Pomme d'avis, c'est la rubrique « édito » de MacGeneration dans laquelle la rédaction vous partage son point de vue sur un sujet d'actualité. Alors que la montée en puissance de l’IA générative questionne de plus en plus notre rapport aux images, notre pigiste Olivier se demande si Apple n’a pas une carte différente à jouer dans la photographie.
En 2024, l’intelligence artificielle est difficilement dissociable de la photo quand il s’agit de smartphone, surtout quand on parle de modèles haut de gamme. De la prise de vue à l’édition, l’IA va sans doute s’imposer dans iOS avec autant de force que dans le Galaxy S24 Ultra ou le Pixel 8 Pro.
Samsung et Google ont tous deux intégré des fonctionnalités assez remarquables, offrant aux néophytes la liberté de manipuler leurs clichés à un niveau encore jamais atteint. Dans ce contexte, Apple est attendue au tournant. Mais au moment où chaque photographie devient questionnable, on peut se demander si la Pomme ne devrait pas profiter de l’occasion pour proposer une solution différente.
Une drôle d’époque !
L’intelligence artificielle en général et l’IA générative en particulier sont sur toutes les lèvres technophiles en ce moment. Chez les photographes, certains sont enthousiastes, d’autres ne cachent pas leurs inquiétudes. Les premiers se réjouissent de disposer d’aides à la prise de vue (reconnaissance du sujet, de scène…), d’une assistance à la retouche (reconnaissance des plans, des éléments…) ou encore d’un moteur de recherche plus avancé. Celui de l’iPhone ne fonctionne d’ailleurs pas trop mal, même si ses capacités d’analyse et d’interprétation restent rudimentaires. Avec son moteur CLIP, OpenAI a montré qu’un nouveau palier pouvait être franchi.
Les plus pessimistes, sensibles aux effets pervers d’une IA générative généralisée et normalisée, s’alarment de voir disparaitre définitivement le lien ombilical qui, jadis, reliait le sujet photographié et la représentation que la photographie en offrait — même si l’Histoire de la photographie a été jalonnée de trucages bien avant Photoshop ou Midjourney.
Les deux camps se rejoignent sur les points suivants : les outils d’édition, de retouche, de truquage n’ont jamais été aussi répandus, puissants et faciles à utiliser. Les moyens de partager ce qui est tiré de ces outils sont plus nombreux et viraux que jamais. Quand, depuis quelques années déjà, un esprit critique affuté s’imposait devant le moindre cliché troublant au sein d’un réseau social, voilà que les smartphones de Samsung et de Google embarquent nativement de quoi faire croire, photo à l’appui, qu’il n’y a pas un seul chantier en cours dans les rues de Paris.