Comme prévu, Margrethe Vestager fait la tournée des bureaux des patrons de la Silicon Valley. Quelques semaines avant la date butoir pour respecter les dispositions du Digital Markets Act (DMA), la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la transformation numérique a rencontré Tim Cook à l’Apple Park. Sur le réseau social autrefois connu sous le nom de Twitter, Vestager rappelle que la firme de Cupertino devra ouvrir l’iPhone aux boutiques tierces et rappelle la plainte de Spotify à notre bon souvenir.
Un mois après l’échec de sa campagne pour la tête de la Banque européenne d’investissement, qui est finalement revenue à l’espagnole Nadia Calviño, Vestager a retrouvé sa vice-présidence de la Commission avec une énergie renouvelée. Les experts s’accordent pour dire qu’elle compte adopter une ligne dure, ou encore plus dure, dans les dossiers concernant les acquisitions des géants de la Silicon Valley.
C’est ce qu’elle a confirmé à Tim Cook, Sundar Pichai (Google), Hock Tan (Broadcom) et Jensen Huang (Nvidia) lors de sa visite dans la Silicon Valley. La date n’était pas tout à fait choisie au hasard : en plein CES, grande foire de l’industrie, l’avocate générale Juliane Kokott a proposé à la Cour de justice de l’Union européenne de confirmer l’amende de 2,42 milliards d’euros infligée à Google pour abus de position dominante dans le domaine de la recherche en ligne.
Les services de Vestager enchainent les succès : quelques jours après avoir fait sauter le verrou de la NFC sur iPhone, ils ont dissuadé Adobe d’acheter Figma, tout en continuant de coordonner l’interopérabilité des messageries électroniques et l’ouverture de la distribution des applications mobiles. Vestager devait aussi rencontrer Mira Murati, la CTO d’OpenAI, alors que l’Union européenne planche sur un cadre ambitieux de régulation des « intelligences artificielles ».