Les mauvaises nouvelles sont souvent annoncées le vendredi soir, au moment où les rédactions se vident. Les patrons des grandes entreprises de la Silicon Valley doivent-ils donc craindre que la prochaine visite de Margrethe Vestager en Californie ait été annoncée avant que les forçats du weekend prennent leur poste ? La vice-présidente de la Commission européenne chargée de la transformation numérique rencontrera Tim Cook dès la semaine prochaine pour discuter régulation et concurrence.
Un mois après l’échec de sa campagne pour la tête de la Banque européenne d’investissement, qui est finalement revenue à l’espagnole Nadia Calviño, Vestager retrouve sa vice-présidence de la Commission avec une énergie renouvelée. Selon l’agence Reuters, les experts s’accordent pour dire qu’elle compte adopter une ligne dure, ou encore plus dure, dans les dossiers concernant les acquisitions des géants de la Silicon Valley.
C’est peut-être ce qu’elle confirmera à Tim Cook, Sundar Pichai (Google), Hock Tan (Broadcom) et Jensen Huang (Nvidia) lors de sa visite à Palo Alto, qui devrait se dérouler jeudi et vendredi prochain. Des dates qui ne sont peut-être pas tout à fait choisies au hasard : au même moment à la Cour de justice de l’Union européenne, à Luxembourg, l’avocate générale Juliane Kokott rendra son avis sur l’amende de 2,42 milliards d’euros infligée à Google pour abus de position dominante dans le domaine de la recherche en ligne.
Les services de Vestager enchainent les succès : quelques jours après avoir fait sauter le verrou de la NFC sur iPhone, ils ont dissuadé Adobe d’acheter Figma, tout en continuant de coordonner l’interopérabilité des messageries électroniques et l’ouverture de la distribution des applications mobiles. Vestager devrait aussi rencontrer Mira Murati, la CTO d’OpenAI, alors que l’Union européenne planche sur un cadre ambitieux de régulation des « intelligences artificielles ».