LDLC annonce être entrée en négociations exclusives avec ShopInvest pour reprendre Rue du Commerce. La marque pionnière de la vente en ligne était sortie du giron du groupe Carrefour en avril 2020 pour rejoindre la maison-mère des 3 Suisses, qui l’avait depuis recentrée sur la distribution de produits high-tech, avec l’ouverture d’un « French Lab »1 mettant en avant les produits des petites entreprises françaises. Une cible de choix pour LDLC, qui veut conforter sa position de leader du secteur.
Depuis sa fondation en 1999, Rue du Commerce a connu des hauts et des bas. Après son entrée en bourse en 2005, elle s’était lancée dans une succession d’acquisitions, reprenant sa concurrente Top Achat et la boutique Alapage de France Télécom. D’abord reprise par le promoteur Altarea Cogedim en 2011, avec l’ambition de prolonger la vente en ligne dans les centres commerciaux, la boutique tombe finalement dans l’escarcelle du groupe Carrefour en 2016, qui la fusionne avec sa plateforme Carrefour Online.
Karine Schrenzel et Olivier Gensburger, associés sous la bannière de ShopInvest, ont passé plus d’une décennie à engranger des marques de cosmétiques et de prêt-à-porter. À peine avaient-ils repris les 3 Suisses qu’ils faisaient une offre sur Rue du Commerce. Malgré un recentrage sur les produits high tech, il faut bien dire que la marque détonait aux côtés des bijouteries Bijourama et Lookéor, des boutiques de lingerie Fitancy et Lemon Curve ou encore des marques de cosmétiques MenCorner et Comptoir de l’homme.
Mais c’est bien ce recentrage qui attire aujourd’hui l’intérêt du groupe LDLC, qui n’est plus seulement une boutique de matériel informatique, mais aussi le sponsor du prestigieux club de basketball ASVEL et d’une grande salle dans l’« OL Vallée ». Longtemps associée au monde PC, LDLC est devenue une actrice de premier plan de la distribution des produits Apple en France avec son réseau de seize APR, notamment issu des acquisitions de Bimp et d’Actimag. La reprise de Rue du commerce, soumise à l’autorisation de l’Autorité de la concurrence, est envisagée au plus tard au 30 juin 2024.
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Ça doit faire plus frenchie que « laboratoire français ». ↩︎