L'Office fédéral allemand de lutte contre les cartels a ouvert la porte à de possibles mesures contre des pratiques d'Apple soupçonnées d'être anticoncurrentielles.
C'est par le fait d'une position devenue incontournable sur plusieurs marchés — et en vertu d'un amendement à une loi voté en janvier 2021 — que l'autorité peut agir et prendre des décisions restrictives de nature à rééquilibrer la concurrence.
« Apple a une position de pouvoir économique sur tous les marchés, qui donne lieu à une marge d'action qui insuffisamment contrôlée par la concurrence » estime le président du Bundeskartellamt. Cette place de premier plan, obtenue grâce à ses appareils, et en premier lieu l'iPhone, met Apple à la tête d'un vaste écosystème, essentiel pour la concurrence, en Allemagne comme ailleurs : « Avec ses produits iOS exclusifs et avec l'App Store, Apple détient une position clé pour la concurrence ainsi que pour accéder à l'écosystème et à ses clients ».
L'Office fédéral veut déterminer en particulier si le système App Tracking Transparency apparu avec iOS 14.5 — qui encadre le suivi des utilisateurs par les apps et leurs régies publicitaires — est de nature à favoriser les logiciels et services d'Apple et/ou à nuire à des entreprises tierces.
Aucune action n'a encore été décidée. Dans une réponse donnée à Reuters, Apple dit vouloir faire appel et conteste l'analyse de la situation : « La description faite (par l'Office) dépeint avec inexactitude la concurrence féroce à laquelle Apple fait face en Allemagne, et elle minimise la valeur d'un modèle commercial qui met en son centre la confidentialité et la sécurité des utilisateurs ».
Apple rejoint Microsoft, Amazon, Meta et Google qui sont pareillement visés par le Bundeskartellamt. Chacun pour certains pans ou l'ensemble des pans de son activité. L'Autorité estime à chaque fois que ces grands groupes, à travers leurs produits et services, et l'ampleur qu'ils ont prise, doivent être surveillés et éventuellement encadrés.