Il n'y aura pas d'élection en vue de former un syndicat parmi les employés d'un Apple Store d'Atlanta, les organisateurs de ce mouvement ont retiré leur demande, citant des manœuvres d'intimidation de la part de leur direction ainsi qu'un regain d'infections à la Covid-19.
Depuis le mois dernier, ce store de Cumberland en Géorgie fait partie des quatre magasins d'Apple (sur les 270 que comptent les États-Unis) dans lesquels des employés tentent de créer une représentation du personnel. Aucun syndicat n'existe dans les Apple Store du pays. Les trois autres Apple Store sont situés dans les États de New York, du Kentucky et du Maryland.
« Apple a mené une campagne systématique et sophistiquée pour les intimider et interférer avec leur droit de former un syndicat », a déclaré l'organisation Communications Workers of America qui accompagne ces salariés et a remporté des élections précédemment chez Verizon, Blizzard et chez un sous-traitant de Google Fiber.
La réplique de Deirdre O'Brien au mouvement de syndicalisation dans les Apple Store
Les arguments d'Apple contre les syndicats dans ses boutiques
Les employés de l'Apple Store de Cumberland — 70 % auraient soutenu cette action lors de son annonce il y a un mois — réclament une hausse de leur salaire horaire — il démarre à 20 $ — pour le porter à 28 $ au moins. Le taux actuel serait bien trop bas au vu du coût de la vie dans la région d'Atlanta, estimé à 31 $ de l'heure pour un parent célibataire avec un enfant. Le salaire moyen horaire aux États-Unis actuellement frôle les 32 $.
Cette semaine, Apple a annoncé en interne une hausse générale de ce taux à 22 $ minimum pour tous ses salariés, à compter du mois de juillet. Une décision qui fait suite à de précédentes améliorations des conditions de travail décrétées en février dernier.
En réponse à cet abandon du vote dans ce magasin d'Atlanta, Apple a offert la déclaration qu'elle fournit depuis quelques semaines sur ce sujet : [l'entreprise] a la chance d'avoir des membres incroyables dans les équipes de vente au détail et [elle] apprécie profondément tout ce qu'ils apportent à Apple. [Apple] est heureuse d'offrir une rémunération et des avantages très solides aux employés à temps plein et à temps partiel, y compris les soins de santé, le remboursement des frais de scolarité, les nouveaux congés parentaux, les congés familiaux payés, les subventions annuelles à l'achat d'actions et de nombreux autres avantages »
Des contaminations à la Covid-19 ont également pu peser dans cette décision, des employés sont absents et n'auraient pu participer au vote en présentiel. Celui-ci était prévu entre les 2 et 4 juin. Légalement, les aspirants syndicalistes doivent désormais patienter 6 mois avant de renouveler leur demande et pétitionner auprès de leurs collègues.
Dans un email envoyé aux employés, les organisateurs de ce mouvement assurent vouloir aller de l'avant « Nous allons repartir de zéro et renforcer notre syndicat. Nous pouvons partager notre vécu avec d'autres stores pour les aider à vraiment se préparer à ce qui les attend ».
Dans le cas de la France, certains salariés en Apple Store ont reçu une augmentation en octobre puis en avril. La première visait à relever le seuil des plus bas salaires, la seconde — de 8 % — a été plus largement distribuée, mais pas systématiquement, elle a pu esquiver des salariés ayant plus d'ancienneté.
Source : Bloomberg