Derrière la belle image d'entreprise verte qu'Apple projette à grand renfort de communication et de marketing, il se cache l'autre Apple près de ses sous pour qui l'environnement c'est très bien, mais c'est les autres qui doivent payer. Le site Popular.info dénonce l'hypocrisie d'Apple et de ses dirigeants, Tim Cook en tête, qui d'un côté soutiennent les efforts du législateur américain pour réduire les émissions de carbone, tout en les torpillant de l'autre.
Lisa Jackson, vice-présidente aux initiatives environnementales et sociales d'Apple, a appelé il y a quelques jours à l'adoption du Clean Energy Standard (CES) qui vise à décarboner le secteur de l'électricité aux États-Unis d'ici 2035. Cette disposition, qui représente un effort gigantesque de 150 milliards de dollars, est inscrite dans un paquet législatif plus large actuellement en discussion au Congrès américain.
Le principe est simple : il s'agit d'inciter fortement les entreprises productrices d'électricité à utiliser des sources d'énergie plus propres. On peut acheter toutes les voitures électriques que l'on veut, si l'énergie qui sert à les faire avancer provient de centrales à charbon, l'intérêt environnemental est fortement réduit. L'objectif de l'administration Biden est de réduire les émissions du secteur de l'énergie de 80% d'ici 2030, et de 100% en 2035.
Cet effort est également soutenu par un ensemble d'entreprises qui appelle à la mise en place du CES, dont Apple, qui a publié une lettre ouverte en ce sens au mois d'août. Le financement de cet énorme projet passe par une augmentation du taux d'imposition des entreprises : il passera de 21% à 26,5%. C'est moins que les 35% du précédent taux, qui avait fortement baissé avec Donald Trump en 2017.
Évidemment, certaines entreprises ne sont guère heureuses de devoir payer un peu plus d'impôt. Plusieurs d'entre elles se sont regroupées au sein de Business Roundtable, qui milite activement contre le paquet législatif. Ce groupe de lobbying paie des campagnes de pub sur Facebook pour appeler les citoyens à demander à leur représentant du Congrès de s'opposer au projet de loi. L'argument principal est que la hausse de l'imposition des entreprises risque d'avoir un impact négatif sur l'activité et sur l'emploi…
Surprise, ce groupe de lobbying compte au sein de son conseil d'administration… un certain Tim Cook. Le patron d'Apple partage cette hypocrisie avec Ted Sarandos, le co-CEO de Netflix, qui milite également pour (et contre, du coup) le CES. Mary Barra, la patronne de General Motors, est dans le même cas. Un double discours de la part de ces dirigeants, dont on peut interroger la volonté réelle de faire leur part dans la lutte contre le réchauffement climatique.