Apple a licencié Ashley Gjøvik, une employée qui se plaignait publiquement de ses conditions de travail, pour avoir divulgué des informations confidentielles. Celle qui occupait le poste de senior engineering program manager accusait son employeur de ne pas prendre d'actions contre des faits de sexisme, de harcèlement et d'insalubrité dont elle se disait victime.
Ces accusations avaient été rapportées dans un premier temps en interne, et ce depuis plusieurs années. Après une première enquête, Apple avait proposé à Ashley Gjøvik un arrêt maladie et la participation à un programme d'aide. Insatisfaite de cette réponse, l'ingénieure a obtenu début août l'ouverture d'une seconde enquête ainsi qu'un congé administratif le temps des investigations, des mesures révélées par l'intéressée à la presse.
À partir de ce moment-là, alors que l'enquête était en cours, Ashley Gjøvik a décidé de publier sur son compte Twitter des emails, messages et documents internes pour dénoncer publiquement des conditions de travail qu'elle jugeait indignes. Elle s'est aussi faite le porte-voix de diverses revendications, comme la réticence à retourner au bureau. « Vous voulez que je mette ma vie en jeu pour revenir au bureau, ce qui réduira aussi ma productivité, et ce sans me donner aucune raison logique pour le faire ? », s'était insurgée en juillet l'employée auprès du New York Times alors qu'Apple envisageait un retour finalement repoussé à 2022.
« Quand j'ai commencé à pointer des problèmes de sécurité en mars — ce qui a immédiatement entrainé des représailles et des intimidations — je me suis préparée pour ce qui vient de se passer. Je suis déçue qu'une entreprise que j'ai aimée depuis toute petite traite ses employés de cette façon », a commenté Ashley Gjøvik auprès de The Verge.
« Nous sommes et nous avons toujours été profondément engagés à créer et maintenir un environnement de travail positif et inclusif, a répondu un porte-parole d'Apple. Nous prenons toutes les préoccupations au sérieux et nous enquêtons de manière minutieuse chaque fois qu'un problème est soulevé, et par respect pour la vie privée de toutes les personnes impliquées, nous ne commentons pas les affaires spécifiques. »
Ashley Gjøvik ne compte pas en rester là. Elle a déposé une plainte fin août devant l'agence fédérale chargée de s’assurer du respect du droit du travail pour harcèlement, pertes de responsabilité et accroissement de conditions défavorables, entre autres.