Sur l'année fiscale 2020, la Chine est devenue le pays dans lequel Apple concentre le plus de sous-traitants, au point que Taïwan a perdu une première place détenue depuis plusieurs années.
Apple a beau faire fabriquer davantage de produits dans de nouveaux pays tels que le Vietnam ou l'Inde, la Chine s'impose comme un nœud névralgique en dépit de la bataille commerciale avec les États-Unis et la volonté de la précédente administration de rapatrier certaines de ces activités sur le sol américain.
Apple a récemment mis à jour la liste de ses principaux fournisseurs, ceux qui représentent 98 % des services d'assemblage, de fabrication et de dépenses pour ses matériels. Le dernier état des lieux remontait à 2018.
Sur 200 fournisseurs, 51 sont basés en Chine (avec Hong-Kong) a comptabilisé le Nikkei Asia contre 42 en 2018. L'île de Taïwan est passée de 52 entreprises en 2017 à 47 en 2018 et 48 en 2020. Le Japon a rétrogradé également dans le classement (34 entreprises contre 43 en 2017) tandis que le Vietnam est passé de 14 sous-traitants opérant depuis le pays en 2017, à 21 désormais.
Ce décompte s'intéresse à la situation géographique, la liste d'Apple ne donne aucun renseignement sur le poids financier d'untel ou d'untel dans ses dépenses. De même, des usines basées en Chine peuvent être la propriété de sociétés étrangères (comme c'est le cas pour le taïwanais Foxconn).
Néanmoins des entreprises chinoises, par le fait d'acquisitions, ont su augmenter la part des contrats signés avec Apple. Ainsi le chinois Luxshare a acheté une usine d'assemblage d'iPhone à son concurrent Wistron (taïwanais) et investi dans Casetek Holdings — une filiale de Pegatron (taïwanais) autre gros partenaire d'Apple — afin de récupérer la fabrication des châssis d'iPhone et de MacBook. Le même Luxshare a repris l'activité d'assemblage d'Apple Watch abandonnée par Quanta (taïwanais aussi).
« La plupart des sous-traitants chinois utilisent la même approche » explique l'un d'entre eux qui travaille pour Apple, ils proposent des tarifs que leurs concurrents étrangers jugeront inimaginables « Ils sont prêts à accepter des contrats à faible marge pour lesquels d'autres fournisseurs renâcleront. De cette manière, ils ont pu affirmer leur position avec Apple et bien se placer pour les autres appels d'offre ».
À ces tarifs mieux disants s'est ajoutée une réelle compétence de ces fournisseurs chinois à respecter le niveau de qualité demandé par Apple et à le faire dans les grands volumes qui sont les siens.
Néanmoins, les investissements réalisés par ces sociétés chinoises dans d'autres pays comme l'Inde ou le Vietnam, montrent que la Chine n'est pas épargnée par la hausse des coûts et la difficulté à trouver du personnel notamment lors des saisons de forte activité. En outre, les semi-conducteurs restent un domaine où les sous-traitants chinois d'Apple n'ont pas encore la même maîtrise que leur concurrents américains ou taïwanais.
- La France figure dans cette liste 2020 avec une poignée de sites de fabrication. Dans les Pays de la Loire pour Microchip Technology Inc (américain) et en Auvergne-Rhône-Alpes/Provence-Alpes-Côte d'Azur et Centre-Val de Loire pour ST Microelectronics (franco-italien).