En 2017 et au début 2018, le ministère américain de la Justice enquêtait sur des fuites d'informations sensibles concernant les rapports entre l'administration Trump et le gouvernement russe. D'après un article du New York Times, le ministère a alors fait saisir les données de deux parlementaires démocrates. Cette saisie a été exigée à Apple, qui n'a pas d'autre choix que de s'exécuter.
La paranoïa de l'administration Trump était telle que les enquêteurs pensaient que de potentiels "leakers" discutaient avec des journalistes via les ordinateurs de leurs proches. Apple aurait donc fourni les données d'assistants et de membres de leurs familles, dont un était mineur.
À l'époque, les deux parlementaires siégeaient à la commission du renseignement de la Chambre des représentants. Eric Swalwell, un des deux politiques visés, explique avoir été notifié par Apple que ses données avaient été saisies. Cette notification lui est parvenue récemment, car le ministère de la Justice avait imposé à Apple une clause de non-divulgation qui a expiré cette année.
Le mail ne détaillait pas la portée des données saisies, mais un proche de l'affaire explique qu'Apple n'aurait partagé que des métadatas et des données de comptes. La firme de Cupertino n'aurait donc pas partagé de mail, de photos ou d'autres contenus. Apple n'a pour le moment fait aucun commentaire.
Adam Schiff, le second parlementaire visé et représentant de Californie à l'époque, a déclaré que cette demande illustrait une fois encore le fait que Donald Trump utilisait le ministère de la Justice comme « un bâton contre ses opposants politiques et les membres des médias ». Ce genre d'action reste très rare, mis à part dans les affaires de corruption. L'enquête a été relancée un an plus tard et n'a rien prouvé de compromettant sur les deux démocrates suspectés.