Apple a finalement été rattrapée par la pénurie de composants qui sévit dans plusieurs industries dont l'informatique et l'automobile, au point parfois de mettre des chaines d'assemblage de véhicules à l'arrêt ou de différer l'installation de leurs équipements les plus sophistiqués.
Tim Cook et son directeur financier Luca Maestri ont confirmé hier la réalité de ce problème pour Apple. Une situation qui avait été décrite au début du mois par le quotidien japonais Nikkei, lequel parlait de problèmes d'approvisionnements affectant les iPad et les MacBook. Il citait plus particulièrement des blocages à l'étape d'assemblage des écrans, ceux-ci manquant à l'appel, tout comme des pièces qui leur sont associés.
Tim Cook n'est pas entré dans ces détails — mais il a déclaré que ces pénuries de semi-conducteurs touchent en premier lieu les iPad et les Mac. Quant à savoir quelles puces exactement manquent à Apple, Cook a évoqué des « composants anciens » et pour lesquels des constructeurs, dans d'autres secteurs d'activité, sont aussi gros demandeurs. Il semble qu'il s'agisse de pièces assez communes, par opposition par exemple à des processeurs dernier cri ou spécifiques aux produits d'Apple.
Dès lors que ces pièces sont réclamées par de nombreux acteurs, et que chacun a ses besoins propres, Cook n'a pu que déplorer l'absence de visibilité précise sur la sortie du tunnel pour Apple : « Je pense que nous maîtrisons bien notre demande. Mais ce que les autres font, je ne sais pas. Par conséquent nous allons faire de notre mieux. Voilà ce que je peux vous dire ».
Lors du précédent trimestre, a poursuivi Cook, Apple avait pu se tenir à l'écart de cet embouteillage en utilisant son stock de pièces dont les commandes avait été honorées plus tôt et en quantités largement suffisantes. Mais ces réserves de gras sont arrivées à épuisement.
Aujourd'hui Apple se retrouve dans une situation — enviable tout de même si on veut la voir du côté du verre plein — où son principal problème consiste à ne pas trop décrocher face à la demande : « Nous nous attendons à être dépendants de l'offre, pas de la demande ».
Enfin, les conséquences de cette pénurie de semi-conducteurs auront une traduction financière très concrète lors du prochain trimestre, a prévenu Luca Maestri. Combinée à une demande très forte en iPad et en Mac, Apple est partie pour s'assoir sur 3 à 4 milliards dans son chiffre d'affaires de la période allant d'avril à juin. Elle a dégagé un CA de 89,5 milliards sur ce trimestre écoulé.