Dans la province du Xinjiang, les autorités chinoises ont enfermé un million de Ouïghours dans des camps d'internement pour y être « rééduqués » tout en travaillant de force. Cette minorité musulmane est depuis des années persécutée par Pékin, qui dément la situation malgré les enquêtes approfondies sur le sujet (lire : Travail forcé des Ouïgours : des fournisseurs d'Apple et d'autres entreprises épinglés).
Aux États-Unis, un projet de loi est la cible de plusieurs lobbys, dont celui d'Apple qui chercherait à édulcorer le texte, selon le Washington Post. Le Uyghur Forced Labor Prevention Act obligerait les entreprises américaines à garantir qu'elles n'exploitent pas les travailleurs emprisonnés ou contraints dans la région du Xinjiang.
Il y a notamment un article qui exigerait des entreprises qu'elles certifient devant la SEC — le gendarme de la Bourse américain — que leurs produits n'ont pas été assemblés par des travailleurs forcés du Xinjiang. Et si, malgré tout, une société était prise la main dans le sac, elle pourrait être poursuivie en justice.
Un porte-parole d'Apple a indiqué que l'entreprise était déterminée à faire en sorte que tous les travailleurs de ses fournisseurs soient traités avec « dignité et respect ». « Nous refusons le travail forcé et soutenons les objectifs de la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours ». Il dit également qu'Apple partage l'objectif du législateur d'éliminer cette pratique. Le constructeur a mené un audit avec ses fournisseurs chinois sans trouver de preuve de travail forcé.
En juillet, durant son audition devant la commission antitrust, Tim Cook a publiquement pris position contre le travail forcé en ajoutant qu'Apple couperait les ponts avec un sous-traitant coupable d'exploiter des travailleurs de cette manière. Cet été, Apple a essuyé des critiques pour avoir utilisé les services d'un fournisseur qui aurait exploité des travailleurs ouïgours.
Le projet de loi a passé haut la main le cap de la Chambre des représentants, il est désormais entre le mains du Sénat.