Les relations d’Apple avec les développeurs peuvent être houleuses en fonction des intérêts fluides du constructeur. Le ministère américain de la Justice (DoJ) a demandé à au moins un d’entre eux de venir témoigner, à savoir Mobicip, qui édite une app de contrôle parental.
Le CEO de l’entreprise, Suren Ramasubbu, a raconté à Reuters qu’il avait témoigné en novembre dernier sur ses interactions avec Apple. Son application, qui compte plus d’un million d’utilisateurs, permet aux parents de surveiller ce que voient leurs enfants sur leurs iPhone.

Mobicip a été retirée de l’App Store au début de l’année dernière, car elle ne respectait plus de nouvelles règles édictées par Apple. Elle est restée dans le purgatoire pendant six mois, provoquant au passage la baisse de moitié du chiffre d’affaires de l’éditeur. Après avoir répondu aux exigences de la Pomme, l’application a retrouvé le chemin de la boutique.
Au-delà du cas de Mobicip, tous les éditeurs d’apps de ce genre ont eu maille à partir avec Apple depuis la rentrée 2018 et le lancement du bouquet de fonctions Temps d’écran, qui intègre des options de contrôle parental. Le constructeur a resserré l’utilisation des outils de gestion de flotte MDM sur lesquels reposaient le fonctionnement de ces apps (lire : Suppression des apps de contrôle parental : Apple formalise sa version des faits).
Apple a ensuite fait machine arrière, en ouvrant de nouveau les portes de sa boutique à ces applications tierces. Ainsi, après huit mois de disette, OurPact a pu revenir dans l’App Store en juillet dernier. Dans l’intervalle, l’activité de ces éditeurs a forcément souffert des atermoiements de la Pomme.
Sur ces questions de concurrence, de relation avec les éditeurs et de pratiques commerciales, l’administration Trump cherche des poux dans la tête d’Apple, mais aussi de Google, de Facebook et d’Amazon. À Cupertino, on met en avant sa recherche de la « meilleure expérience » possible pour l’App Store (lire : Monopole ou pas monopole ? Apple défend le modèle économique de l'App Store).
Le Congrès américain cherche également à en savoir plus sur ces sujets. Apple campe sur ses positions mais la pression est de plus en plus forte. D’ailleurs, il n’y a pas qu’aux États-Unis : l’Europe aussi s’inquiète de la mainmise des plateformes sur les développeurs.