Apple ne va pas échapper à un vote de ses actionnaires sur une résolution d'un groupe activiste, SumOfUs, qui veut arracher à la direction de l'entreprise une déclaration publique sur les restrictions concernant la liberté d'expression, en particulier en Chine. « Apple s'est pliée aux demandes des gouvernements qui limitent la liberté d'expression individuelle », explique l'organisation, qui possède une participation au capital de la société.
Cette résolution — non contraignante — demande à l'entreprise de décrire la manière dont elle répond aux exigences des gouvernements qui peuvent limiter la liberté d'expression ou accéder à l'information. Apple n'aura pas d'autre solution que de passer au vote cette proposition durant la réunion annuelle des actionnaires, qui aura sans doute lieu courant février 2020. La SEC, le gendarme de la Bourse américain, a repoussé la requête d'Apple de bloquer le vote de cette résolution.
Le groupe a expliqué que des motions similaires avaient été déposés en 2016 et 2018 et qu'aucune des deux n'avaient dépassé les 10% d'approbation. Auprès de la SEC, Apple a expliqué que la société devait respecter les lois des pays où elle exerce une activité et « croit qu'il faut travailler avec les gouvernements, même en cas de désaccord ». Le discours classique d'Apple dans ce genre de situation.
Apple se plie généralement sans faire trop d'esclandre aux demandes des autorités chinoises. À Hong Kong, l'App Store a fini par supprimer l'app HKMap, qui permet aux manifestants luttant pour leur petit bout de démocratie de repérer les forces de l'ordre. Tim Cook a motivé la suppression de l'application par le fait qu'elle était utilisée à des « fins malveillantes pour cibler les officiers de police » (lire : Apple cède-t-elle à la pression chinoise ?).