Phil Schiller n'a pas mâché ses mots pour dire tout le mal qu'il pensait des Chromebook, des machines qui dévorent littéralement les parts de marché dans le secteur de l'éducation (aux États-Unis du moins)… au détriment d'Apple. Dans son interview à Cnet, le vice-président du marketing tire à balles réelles : « Franchement, les Chromebook qui sont dans les salles de classe, ce sont des appareils bon marché [sous entendu : merdiques, NDLR] pour les examens. Si tout ce que vous cherchez à faire, c'est des examens, alors peut-être qu'un ordinateur portable bon marché suffira. Mais ils ne réussiront pas à l'école ».
Voilà les Chromebook rhabillés pour l'hiver. Bien sûr, Schiller estime que les écoliers et les étudiants seraient mieux armés avec un iPad. « C'est l'outil ultime pour apprendre », vante-t-il. Apple a réalisé il y a quelques années une étude sur l'importance et le rôle de la technologie dans les salles de classe : les enseignements étaient que « les étudiants qui réussissent sont ceux qui sont les plus engagés ».
« Il n'est pas compliqué de comprendre pourquoi les enfants ne sont pas motivés en classe : c'est en raison de la technologie qui ne les stimule pas. Il faut des outils à la fine pointe de la technologie qui vont aider les enfants à obtenir les meilleurs résultats possibles ». Et ces outils ne peuvent donc pas être des Chromebook, bien sûr.
La rhétorique de Phil Schiller a du sens du point de vue d'Apple, mais le succès des Chromebook dans le monde de l'éducation est la conséquence de l'échec de la Pomme dans ce domaine, c'est le reflet des limitations du constructeur. En dehors de la question du prix ― toutes les écoles, surtout aux États-Unis, n'ont pas les mêmes budgets pour leur équipement informatique ―, la firme de Cupertino n'a pas su offrir les mêmes outils de déploiement et de gestion de Google.
Mise à jour — Cette histoire a manifestement touché une corde sensible et beaucoup ont senti comme une certaine arrogance dans les propos de Phil Schiller. Ce dernier ne s'en laisse pas compter et réplique sur Twitter que dans la conversation qu'il a eue avec Cnet, il a aussi été question du contenu, des cours et des outils offerts par Apple et qui doivent entrer en ligne de compte lorsqu'on s'interroge sur la valeur des produits du constructeur. Qui ne sont pas là uniquement « pour passer des examens ». Pas sûr que cela refroidisse les ardeurs. Néanmoins, il reprend les propos que lui prête le site en écrivant que « tous les enfants peuvent réussir », sous entendu : peu importe l'équipement informatique dont ils disposent.