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Apple cède : la Crimée appartient désormais à la Russie 🆕

Mickaël Bazoge

mercredi 27 novembre 2019 à 17:58 • 150

AAPL

La quasi-totalité de la communauté internationale a condamné l'annexion russe de la Crimée en 2014, ce qui vaut d'ailleurs au pays l'exclusion du G8 et des sanctions qui pèsent sur son économie. Apple a accédé aux demandes de Moscou d'intégrer dans ses applications le territoire ukrainien au sein de la Russie. La BBC rapporte que la Crimée fait désormais partie de la Russie dans Plans et Météo, quand on consulte ces apps en Russie.

Quand on utilise un iPhone en Russie, l'app Météo affiche bien Simferopol, la capitale de la Crimée, en Russie .

Pour l'affichage dans le reste du monde, Apple affiche la Crimée en dehors de l'Ukraine et de la Russie. Une manière de ménager la chèvre et le chou, sachant que ni les États-Unis, ni l'Union européenne n'ont reconnu que la Crimée faisait partie de la Russie. Du côté de Google Maps, la péninsule n'est attachée à aucun territoire.

Cela faisait plusieurs années qu'Apple et le gouvernement russe négociaient sur cette délicate question géopolitique. La Douma, la chambre basse du parlement de Russie, a déclaré que « la Crimée et Sébastopol apparaissent maintenant sur les appareils d'Apple comme étant en territoire russe ». Le constructeur n'a pas communiqué sur le sujet.

Cette histoire intervient alors que la Russie a l'intention d'exiger l'installation d'apps russes sur tous les smartphones vendus sur son territoire d'ici l'été prochain. Y compris, donc, l'iPhone… On verra si Apple voudra se plier à une telle demande. Si les smartphones de la Pomme sont exempts de la liste noire qu'établira le gouvernement russe, il faudra se demander si l'intégration de la Crimée en Russie ne faisait pas partie d'un deal.

Les gouvernements autoritaires donnent décidément du fil à retordre à Apple, dont les beaux principes sont soumis à de sévères contorsions quand ils se heurtent à la realpolitik. On le voit en Chine, où Apple n'a pas d'autre choix que d'obéir à la censure de Pékin, au risque de se priver d'un énorme marché (lire : Apple cède-t-elle à la pression chinoise ?).

Mise à jour — Réponse du berger à la bergère, le gouvernement ukrainien n'apprécie pas la mauvaise manière d'Apple à l'endroit du pays. Vadym Prystaiko, ministre ukrainien des Affaires étrangères, a réagi sur Twitter, en s'adressant directement à Apple : « Imaginez que vous pleuriez sur le design, les idées, les années de travail et tout le cœur mis à l'ouvrage volés par votre pire ennemi. Mais un ignorant se fiche de votre douleur. On se sent comme ça quand vous dites que la Crimée est russe ».

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