Tim Cook poursuit son épopée européenne qui se limite pour le moment à l'Allemagne et à la France. D'autres pays seront peut-être au menu du CEO d'Apple demain et les prochains jours. En attendant, il donne des interviews, et après Bild, c'est au tour de Stern de recueillir la bonne parole.
Le patron d'Apple n'a pas fait d'annonces explosives bien sûr, il s'agissait surtout pour lui de faire la promotion de développeurs et, par ricochet, de l'écosystème iOS et de l'économie des apps impulsée par le constructeur. Il est tout de même revenu sur les enquêtes dont l'entreprise fait l'objet, notamment celles qui doivent déterminer si l'App Store abuse de sa position dominante.
Les régulateurs américains et européens s'intéressent de très près à ce dossier (lire : Monopole ou pas monopole ? Apple défend le modèle économique de l'App Store). Pour Tim Cook, le fait que les applications ne puissent être obtenues qu'au travers de l'App Store ne saurait être considéré comme une atteinte à la bonne marche de la concurrence. C'est même plutôt un avantage pour l'utilisateur.
« Chez nous, les clients achètent une expérience, celle d'un endroit fiable pour acheter des applications, dans lequel nous organisons et vérifions les applications ». Quant aux contenus qui n'ont pas droit de cité dans l'App Store, comme la pornographie, les amateurs peuvent toujours utiliser Safari : « Tout le monde peut prendre son iPhone et accéder à ce contenu, mais nous ne le proposons pas nous mêmes ».
La polémique s'est récemment déplacée sur le terrain des apps « maison » qui ont bénéficié d'une très forte exposition dans l'App Store (lire : Apple a ajusté l'algorithme de recherche de l'App Store qui favorisait ses propres applications). Tim Cook minimise : « Nous avons 30 ou 40 applications, contre plus de deux millions d'autres ». Il vante aussi le choix offert aux utilisateurs, qu'il compare à celui d'un supermarché. Sauf qu'il est toujours impossible de choisir d'autres apps par défaut que celles d'Apple…
Avec Apple TV+ qui pointe le bout du nez, Tim Cook a été interrogé sur la concurrence que le constructeur va opposer à Netflix. Pour le CEO, la concurrence n'a pas à avoir « peur » d'Apple : « il ne s'agit pas de savoir si Netflix gagne et nous perdons, ou si nous gagnons et eux perdent. Beaucoup de gens utilisent plusieurs services et nous essayons de devenir l'un d'entre eux ».
Tim Cook joue donc la carte de la modestie, alors que le contenu d'Apple TV+ sera bien léger comparé aux catalogues pléthoriques de Netflix et de Prime Video. D'où le prix de l'abonnement somme toute assez modeste (5 € par mois) et l'offre d'un an gratuit pour tout achat d'un appareil neuf ou reconditionné. Enfin, le patron d'Apple a affirmé que la volonté de l'entreprise était d'avoir des prix « aussi bas que possible » : illustration avec les nouveaux iPhone que la Pomme vend un peu moins cher (l'iPhone 11 est 50 € moins onéreux que l'iPhone XR). Chacun jugera de la réalité de cette déclaration…