La Chambre des représentants des États-Unis veut en savoir plus sur les pratiques des géants du numérique, dans le cadre d'une vaste enquête diligentée par le ministère de la Justice américain contre les mastodontes du secteur des technologies. Apple, Google, Facebook et Amazon sont directement concernés : les quatre entreprises ont reçu des demandes d'information détaillée sur leurs activités.
Les membres du comité de la magistrature de la Chambre ont trois préoccupations : la question de la concurrence sur les marchés numériques, les possibles abus de position dominante sur ces marchés, et s'il faut renforcer la législation actuelle. Les représentants veulent en fait déterminer si ces grands groupes ont créé un environnement hostile au bon fonctionnement de la concurrence.
En ce qui concerne Apple, le comité demande à Tim Cook de préciser les parts de marché et le chiffre d'affaires de chacun de services de la Pomme, d'identifier les principaux clients et les concurrents de ses services. Des chiffres qui seront scrutés à la loupe, si Apple les fournit : le constructeur n'en fait jamais mention de manière aussi précise.
Et ce n'est pas terminé, puisque le constructeur devra également justifier les restrictions imposées à certaines applications d'hygiène numérique et de contrôle parental, d'expliciter le fonctionnement de l'algorithme de recherche de l'App Store (on aimerait bien le savoir effectivement) et de justifier la politique interdisant aux apps de donner des liens vers un système de paiement autre que celui de l'App Store.
Les représentants américains, manifestement bien informés des pratiques d'Apple, demandent aussi des explications sur le fait qu'il soit impossible de choisir le navigateur web par défaut (ou le client mail, le service de cartographie, le lecteur audio…).
Il y a aussi une question sur l'obligation pour les navigateurs web d'utiliser WebKit et uniquement WebKit, une autre sur les réparations en dehors du circuit des Apple Store et des réparateurs agréés (un programme pour les indépendants a été annoncé), une autre encore sur l'accord de distribution passé avec Amazon qui cause bien des soucis aux vendeurs tiers.
Le comité fait même mention du « sherlockage » d'apps qui consiste pour Apple à copier une application tierce… Bref, les demandes des représentants US sont très larges et touchent un grand nombre d'activités d'Apple. Le constructeur devra y répondre en fournissant tous les documents nécessaires (et cela remonte jusqu'au 1er janvier 2009), et pourquoi pas la correspondance de Tim Cook le cas échéant. Apple a jusqu'au 14 octobre pour transmettre ses réponses au comité.
Du côté d'Amazon, le comité cherche à savoir si le géant du commerce en ligne a favorisé sa propre ligne de produits (Amazon Basics) et si l'entreprise a tenté de créer un monopole sur le marché de la distribution de livres. Alphabet, la maison-mère de Google, devra répondre à des questions portant sur l'algorithme de recherche. Enfin, le questionnaire sur Facebook se concentre sur la collecte de données, et si le réseau social n'a pas tenté d'étouffer la concurrence en achetant préventivement WhatsApp et Instagram.