Comment peut-on ignorer que Jony Ive va quitter Apple pour fonder son propre studio ? La presse mondiale, et pas seulement les titres les plus spécialisés, a couvert cette annonce ad nauseam. Ce n’est pas étonnant : Sir Jony Ive, monsieur plastique transparent aux couleurs acidulées et bloc d’aluminium aux coins savamment arrondis, est un symbole.
Cette annonce est surprenante, mais elle n’est pas inattendue. Jony Ive avait pris du recul depuis plusieurs années, et son équipe historiquement immuable a connu quelques défections majeures. De fait, ce départ est moins intéressant que la place laissée vacante, qui consacre la fin d’une époque et le triomphe des opérations dans l’organisation d’Apple. Avec un visage tout aussi discret que central, celui de Jeff Williams.
Sans pragmatisme logistique, le génie créatif n’est rien
« Le génial designer d’Apple », voilà comment Leander Kahney titrait sa biographie de Jony Ive. « La fin du génie », écrit Dieter Bohn chez The Verge. « Le légendaire designer d’Apple », ose même Business Insider. Le designer britannique n’a pas usurpé sa couronne de lauriers, mais le prétendu « génie » n’a pas enrayé la décadence d’Apple entre son embauche en 1992 et le retour de Steve …