Apple continue de batailler contre les projets de lois instituant un « droit à réparer ». Mais le constructeur agit plus discrètement qu’en 2017, où il envoyait en direct ses lobbyistes ferrailler contre les législateurs des États américains discutant de la mise en place d’un tel droit.
Un représentant du CompTIA, une organisation créée entre autres par Apple, Microsoft et Samsung, s’est rendu devant un comité de l’Assemblée de l’État de Californie où il s’est prêté à une démonstration. Il avait avec lui un iPhone et a montré les différents composants de l’appareil, en insistant bien sur la difficulté de démonter le smartphone.
Le lobbyiste de l’industrie a détaillé le danger que pouvait constituer une telle opération pour un utilisateur lambda, si d’aventure il perçait la batterie lithium-ion de l’iPhone, par exemple. Cela rejoint le discours de Lisa Jackson, la vice-présidente en charge des initiatives environnementales d’Apple, qui en 2017 expliquait que l’iPhone devenait « de plus en plus complexe ».
« Les réparations de tierce partie, les réparations non autorisées, ça signifie bien ce que ça veut dire. Nous voulons nous assurer que les réparations sont effectuées correctement », expliquait-elle à l’époque. Apple mise sur le recyclage et la réutilisation dans de nouveaux modèles des composants tirés d’anciens appareils (lire : Environnement : Apple met le paquet sur le recyclage et l'économie circulaire).
C’est également en 2017 que plusieurs initiatives d’Apple contre le droit à la réparation ont eu une large couverture médiatique. C’est certainement ce qui a poussé la Pomme à mettre sur pied, avec d’autres, CompTIA. Les législateurs américains cherchent à forcer les constructeurs à fournir de l’information et des composants certifiés à des réparateurs indépendants, pas uniquement aux réseaux agréés.
Mais selon l’industrie, cette mise à disposition de leurs outils propriétaires permettrait à des malandrins de contourner plus facilement les protections mises en place dans leurs produits. Si le réseau des Apple Store et des réparateurs agrées Apple est large (notamment aux États-Unis), il arrive que le seul moyen de faire réparer un iPhone soit de faire appel à un tiers sans certification. Ce dernier doit importer des pièces douteuses de Chine qui peuvent endommager l’appareil, voire pire.
Apple semble toutefois donner un peu de mou. Un programme Apple Genuine Parts Repair dévoilé en mars dernier vise à fournir toutes sortes d’outils de formation et des pièces détachées officielles aux réparateurs indépendants non agréés (lire : Apple en voie de favoriser la réparation de ses appareils hors de son circuit habituel ?). Cette nouvelle tentative pour éteindre un projet de loi en Californie est donc d’autant plus étonnante.
Source : Motherboard