Après Disney, Tesla, Netflix, Nintendo et d’autres encore, une rumeur de marché prête désormais à Apple l’intention d’acheter un gros morceau d’un mastodonte, en l’occurrence Universal Music Group (UMG). La major, propriété du groupe français Vivendi, est le numéro un mondial de la musique enregistrée ; les derniers résultats d’UMG au titre de l’exercice 2018 sont très bons avec un chiffre d’affaires à 6 milliards d’euros, soit +6,2%.
La crise du disque est définitivement du passé, puisque ce sont le streaming et les abonnements qui permettent à UMG de tirer son épingle du jeu. Les revenus engrangés par ces activités ont ainsi progressé de 37,3%, compensant les téléchargements à la pièce (-23,5%) et les ventes de CD (-16,1%). Bref, tout va bien pour Universal, et Vivendi veut pousser son avantage.
Le groupe de Vincent Bolloré, remplacé par son fils Cyrille au conseil de surveillance de l’entreprise, a l’intention de s’attaquer à de nouveaux marchés. La Chine est tout spécialement visée. Mais pour y parvenir, UMG a besoin d’argent frais. C’est pourquoi Vivendi envisage la cession de la moitié du capital d’Universal d’ici la fin de l’année.
Devinez qui pourrait être intéressé par une telle affaire ? Apple, bien sûr. C’est du moins l’avis de Jérôme Bodin, analyste chez Oddo BHF repris par La Tribune. Contre un gros chèque de 10 à 20 milliards d’euros, le constructeur pourrait s’emparer de 50% d’UMG, s’ouvrant ainsi une voie royale pour piocher dans un catalogue sans commune mesure.
Néanmoins, la guerre des exclusivités entre services de streaming ne semble plus d’actualité. L’autre option sur la table serait donc un « partenariat stratégique » entre Apple et Vivendi. Il y aurait la musique d’Universal d’une part, et aussi la vidéo — Canal+ est dans le giron de Vivendi. Et Apple travaille déjà avec Canal+ pour son futur service de streaming vidéo (lire : Apple s’intéresse aux contenus français pour son futur service de vidéo).
Reste à voir de quelle manière un tel partenariat pourrait s’articuler. Tim Cook a déjà indiqué à plusieurs reprises qu’Apple pouvait envisager de grosses acquisitions si l’opportunité se présentait. Et les contenus culturels sont une des pistes creusées par la Pomme pour compenser la baisse des revenus de l’iPhone. Malgré tout, la prudence reste de mise…