Les ennuis, ça vole en escadrille comme disait (de façon plus crue) le poète. Apple expérimente l’adage en ce début d’année. Si l’entreprise pensait s’en sortir avec un courrier aux investisseurs et une réunion, c’est raté : l’avertissement sur résultats publiée ce mercredi a provoqué une chute spectaculaire du cours d’AAPL (une perte de près de 10%1). Et bien sûr, l’odeur du sang frais attire les grands prédateurs que sont les firmes d’avocats.
Deux cabinets new yorkais, Bronstein, Gewirtz & Grossman et Bernstein Liebhard LLP, ont lancé quasiment coup sur coup des enquêtes afin de déterminer si des class action peuvent être menées contre Apple. Les deux firmes, aiguillées par des actionnaires, s’intéressent à de potentielles fraudes : la communication financière de la direction d’Apple envers ses actionnaires aurait été trompeuse. Ce faisant, l’entreprise aurait enfreint des législations fédérales.
Le 1er novembre, durant la présentation des résultats du T4 2018, Tim Cook déclarait que l’activité d’Apple en Chine avait été très soutenue avec une croissance de 16%. « L’iPhone en particulier a très bien marché, avec une croissance à deux chiffres ». Cette semaine, le discours est radicalement différent, le CEO déplorant que le constructeur n’avait pas vu la « magnitude de la décélération de l’économie, particulièrement en Chine ».
Les avocats des deux firmes demandent aux investisseurs d’Apple et aux personnes bien informées de leur fournir tout fait lié à leurs enquêtes. Alors qu’Apple avait annoncé une prévision de revenus pour le dernier trimestre 2018 entre 89 et 93 milliards de dollars, la vérité sera plus proche des 84 milliards. Bien des entreprises s’en contenteraient, mais on ne plaisante pas avec les prévisions trimestrielles.