L’arrestation au Canada de Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei (et par ailleurs fille du fondateur du groupe, Ren Zhengfei) a été très mal vécue par les autorités chinoises et par plusieurs entreprises du cru. Plusieurs opérations de soutien ont ainsi été organisées : cela va de l’acquisition des solutions professionnelles développées par le géant technologique, au remboursement total ou partiel de l’achat d’un smartphone Huawei. Un brasseur offre même aux employés et aux clients présentant la facture d’un smartphone Huawei l’équivalent en alcool de 30% du montant total de l’appareil !
D’après Nikkei, ce sont plusieurs centaines d’entreprises, petites et grandes, qui ont mis en place ces opérations. Cela pourrait prêter à sourire, sauf que des mesures de représailles et de boycott contre Apple sont également à l’œuvre : confiscation d’appareils Apple, amendes, retenue de salaires, et même des licenciements peuvent intervenir contre les malapris se présentant au travail avec un iPhone en poche !
Si Apple est ainsi visée, c’est que le constructeur représente les États-Unis aux yeux de bon nombre de consommateurs chinois. Le pays mène une guerre commerciale contre la Chine, à tel point que la Pomme envisage la délocalisation de la production de l’iPhone.
Les équipements réseau de Huawei, en particulier pour la 5G, sont également dans le collimateur des États-Unis, qui soupçonnent l’entreprise d’y installer de discrètes portes dérobées. Washington fait d’ailleurs pression sur ses alliés pour que leurs infrastructures n’utilisent aucun équipement du groupe.
C’est dans ce contexte qu’est intervenue l’arrestation de Meng Wanzhou à Vancouver, le 1er décembre, sur demande de la justice américaine. La dirigeante aurait trompé des institutions financières concernant des transactions en Iran, des opérations qui enfreignent l’embargo américain imposé au pays. Pékin ne cesse depuis de protester contre Washington et contre Ottawa.