Invité à s’exprimer sur la confidentialité au Parlement européen, Tim Cook a fait salle comble ce matin. Devant les régulateurs mondiaux des données, le CEO d’Apple a réaffirmé que la vie privée était un droit fondamental.
Dans son discours d’une vingtaine de minutes (dont le contenu avait été dévoilé dès hier), point d'orgue d'une tournée sur le Vieux Continent, Tim Cook a notamment décrit l’Europe comme un modèle à suivre. « Nous ne pourrons jamais tirer parti du véritable potentiel de la technologie sans la pleine confiance des utilisateurs qui l’utilisent », a-t-il déclaré.
Sans jamais les citer nommément, Tim Cook a critiqué en creux Google, Facebook ou encore Amazon tout au long de son allocution :
Tous les jours les données de millions de personnes sont soigneusement collectées, assemblées, traitées afin de définir des profils en ligne. Des algorithmes transforment des préférences inoffensives en préjugés durcis.
Dénonçant un « complexe industriel de la donnée » qui ne sert qu’à enrichir ceux qui contrôlent le système, le dirigeant a appelé à ce que cela cesse. « Il est temps que le reste du monde, y compris mon propre pays, suive votre exemple », et de lister quatre principes :
- les entreprises devraient anonymiser les données personnelles, ou mieux encore ne pas en collecter ;
- les utilisateurs devraient savoir quelles données sont collectées et dans quel but ;
- les données appartiennent aux utilisateurs. Ils ont le droit de les copier, les modifier et les supprimer ;
- la sécurité des données doit être assurée.
C’est en substance le programme du RGPD entré en application en Europe en mai dernier. Apple a pris récemment plusieurs mesures dans ce sens, dont l’extension du portail RGPD au monde entier, ainsi que l’obligation pour les applications tierces d’avoir une politique de confidentialité.