La guerre est ouverte entre Apple et Bloomberg. Au début du mois d’octobre, la publication mettait en ligne une enquête concernant des serveurs de Supermicro dans lesquels des espions chinois auraient discrètement installé des puces aux grandes oreilles.
Le site a assuré qu’Apple, et d’autres clients de Supermicro comme Amazon et une trentaine d’autres entreprises, avaient utilisé ces serveurs. Apple aurait prévenu le FBI de la découverte de ces puces (lire : The Big Hack, une porte dérobée matérielle dans les serveurs du monde entier).
Or, aussi bien Apple qu’Amazon ont démenti ces allégations, de manière particulièrement véhémente et à plusieurs reprises en ce qui concerne le constructeur de Cupertino (lire aussi : The Big Hack : appuyée par la Sécurité intérieure, Apple dément invariablement).
La pression sur Bloomberg monte d’un cran ce soir, avec Tim Cook en personne qui demande à la publication de se rétracter. « Il n’y a aucune vérité dans leur histoire à propos d’Apple », assure le CEO du groupe à BuzzFeed. Ce dernier s’est impliqué dans le démenti de l’affaire depuis le début : « J’ai parlé personnellement aux journalistes de Bloomberg, ainsi qu’avec Bruce Sewell qui était notre précédent directeur juridique. Nous avons été très clairs avec eux que rien de tout cela ne s’était passé, et nous avons répondu à leurs questions ».
Tim Cook poursuit : « À chaque fois qu’ils revenaient nous voir pour cette histoire, elle avait changé et à chaque fois nous avons enquêté, sans rien trouver ». Apple a fait les efforts qu’il fallait, comprend-t-on entre les lignes : « Nous avons retourné l’entreprise dans tous les sens. Fouillé dans les e-mails, dans les enregistrements des data-centers, dans les finances, les bordereaux de livraison (…) Nous en sommes arrivés à la même conclusion : ça n’est jamais arrivé. Il n’y a aucune vérité là-dedans ».
Le patron d’Apple pointe du doigt l’absence de preuves et de détails spécifiques dans les documents fournis par Bloomberg. Selon lui, les allégations de la publication ne reposent que sur des affirmations vagues de « seconde main ». De son côté, Bloomberg maintient ses informations et a même ajouté récemment que des ports Ethernet avaient été bidouillés pour écouter aux serveurs.