Dans un Apple Store, si vous remarquez qu'un ou plusieurs support de rangement des Pencil, placés à côté des iPad, sont vides, ce n'est pas parce les employés ont oublié d'y mettre un stylet… Il y a bien plus de chances qu'ils aient été tout simplement volés.
Le Pencil fait partie des accessoires régulièrement dérobés, nous ont confirmé des employés en Apple Store. Il est facile à dissimuler et, certainement pour faciliter son test avec une tablette, Apple n'a rien prévu pour l'attacher à la table.
Il est tout aussi commun que d'autres accessoires soient subtilisés. Après tout, c'est malheureusement logique, un Apple Store n'est rien d'autre qu'un magasin, un peu particulier dans son genre, certes, mais un magasin. Et qu'il y ait de la fauche n'a rien de surprenant à ce titre.
Au vu de la valeur des produits, le mode opératoire est parfois plus spectaculaire qu'il ne le serait dans une boutique de fringues, voire spectaculaire et cocasse à la fois.
D'autres accessoires sont prisés par les voleurs, comme ceux exposés dans ce qu'Apple nomme les "Avenues", ces étagères où l'on peut prendre un bracelet ou un étui d'iPhone pour les essayer directement avec sa montre ou son téléphone. Des personnes étourdies peuvent sortir de l'Apple Store avec l'étui en oubliant de le payer — ça arrive nous a dit un autre. Mais c'est probablement l'exception qui confirme la règle. Un autre nous a raconté que des enceintes Phantom de Devialet (un bébé de 11 kg…), Sonos ou Beats avaient réussi à être subtilisées : « Pendant les périodes de rush les Specialists n’ont pas forcément la possibilité d'être aux aguets quand le store est bondé ».
Apple a déjà testé le retrait des antivols sur les iPhone, pour que les gens puissent les manipuler sans entrave. C'était le cas en 2016 à Regent Street lors de la réouverture de l'immense Apple Store londonien. Angela Ahrendts avait même mis ce détail en exergue ce jour-là, en parlant des iPhone: « Nous voulons que les gens puissent se rendre compte de ce que ça donne s’ils en avaient un dans leur vie de tous les jours »
Aujourd'hui les iPhone y sont de nouveau équipés d'un antivol. L'expérience de ces iPhone libres comme l'air a tourné court. Aux États-Unis aussi, comme nous l'a confirmé un lecteur qui a visité récemment quelques grosses adresses new-yorkaises d'Apple.
La politique concernant le "Visual Merchandising", ces produits en exposition et libre-accès, est la même partout dans le monde, nous a précisé un employé. Il peut y avoir des expériences pilotes ou des exceptions (les iPad utilisés pour piloter des accessoires, comme les droid en ce moment) mais la règle est ensuite appliquée uniformément. De même qu'on ne voit pas dans les Apple Store de portiques de sécurité qui bipent lorsqu'un article sort — Apple n'en veut pas. Et la politique, comme nous l'expliquait un salarié est plutôt de faire confiance au client.
Actuellement, tous les produits phares — iPhone, Mac, iPad — sont attachés avec un système à deux câbles : l'un pour l'alimentation, l'autre avec un capteur de pression relié à une alarme, assez peu discrète parait-il. Ce qui n'empêche pas, occasionnellement, que des individus organisés mènent de véritables raids en Apple Store. Ca n'arrive pas seulement aux États-Unis, la métropole Lilloise a eu les siens pendant un temps (lire Des « écumeurs d'Apple Store » arrêtés après une trentaine de vols). Ces iPhone ou Mac seront vite bloqués à distance par Apple mais ils peuvent toujours être vendus en pièces détachées.
D'aucuns, devant la vidéo du dernier vol en Californie, s'étaient étonnés de l'apathie du personnel et de l'absence de réaction des vigiles. C'est la consigne d'Apple aux uns et aux autres, elle peut se résumer à : "ne pas ajouter de la violence à la violence" et ne pas prendre de risques inconsidérés pour du matériel électronique.
Les quatre voleurs en Californie, qui ont emporté pour un peu moins de 30 000 $ d'iPhone et de portables, ont été décrits comme « très agressifs ». Outre la sécurité de ses employés et de ses clients, Apple préfère ne pas prendre le risque que la situation s'envenime davantage. Imaginons que dans une boutique, où se trouvent souvent beaucoup de monde, et des enfants, l'un des cambrioleurs soit un jour armé et se mette à paniquer…