Le ministère de l’Éducation Nationale a interdit les sorties scolaires en Apple Store, nous apprend ce matin l’hebdomadaire Marianne. Cette interdiction fait suite à une vieille polémique, relancée récemment par un reportage diffusé par France 2. En fait, depuis le lancement de l’opération en 2010, des voix s’étaient régulièrement élevées contre ces sorties en magasin. Fin 2016, un enseignant avait interpellé le gouvernement à ce sujet, et la réponse avait alors été de laisser aux professeurs leur liberté pédagogique et de leur faire confiance « pour éviter les pièges commerciaux ».
Le nouveau gouvernement n’est pas du même avis. Au nom du « principe de neutralité du service public », les sorties scolaires réalisées chez Apple sont interdites, mais aussi toutes les « opérations similaires » d’après la Direction numérique pour l’éducation. Microsoft, par exemple, avait lancé le même concept en 2012 et les « classes immersives Microsoft » sont désormais proscrites.
Apple ne compte pas abandonner le monde de l’éducation pour autant. Même si les sorties scolaires à destination des plus jeunes vont probablement cesser en France, l’entreprise travaille aussi avec des instituts d’étude supérieure, pour promouvoir son langage de développement. Le programme Everyone Can Code est ouvert en Europe depuis le début de l’année, et notamment en France chez SUPINFO, le CESI, l’ESGI et La Sorbonne. Dans ces établissements, un cours mis au point par les enseignants et Apple permet d’apprendre à développer des apps mobiles dans l’univers d’iOS, y compris Swift, le nouveau langage de développement de la firme. Ce programme ouvrira à partir de la rentrée 2018.
Ces grandes écoles ne dépendent pas du même ministère et pour l’heure, personne n’a remis en cause l’accord signé avec Apple. Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’un partenariat est signé entre une entreprise privée et une école ou une université. Pour rester chez SUPINFO, l’école a ouvert plusieurs laboratoires, dont un avec Microsoft et un autre avec Cisco.
Du côté de l’Éducation nationale, certains profitent de l’interdiction des sorties scolaires en Apple Store pour remettre à nouveau en cause l’accord signé en 2015 avec Microsoft. Il prévoit notamment une formation des enseignants en utilisant les technologies de l’entreprise de Redmond.