C'est un petit peu ironique quand on y pense, mais Mark Gurman de Bloomberg partage un mémo d'Apple à usage interne, menaçant les employés qui ont tendance à… faire fuiter des informations sensibles.
Le constructeur explique avoir « attrapé » un employé indélicat le mois dernier, qui a transmis à un journaliste des informations confidentielles concernant la feuille de route logicielle qu'Apple venait de communiquer durant une réunion.
La Pomme prévient que s'il peut être flatteur pour un employé d'être au centre — anonyme — de l'attention d'un média ou de journalistes, « la réussite [des journalistes] se mesure par l'obtention des secrets d'Apple qui sont fournis par vous et leur divulgation au public. Un scoop sur un produit Apple pas encore sorti peut générer un trafic massif pour une publication et être financièrement lucratif pour le bloggueur ou le journaliste qui le diffuse ».
Néanmoins, la récompense pour la gorge profonde est beaucoup plus amère : « L'employé d'Apple à l'origine de la fuite a tout à perdre », lit-on dans le mémo. C'est dommageable pour l'employé, mais aussi pour les équipes qui ont travaillé sur le produit, le service ou le logiciel fuité. « Nous voulons avoir la chance de dire aux clients pourquoi le produit est génial, [nous ne voulons pas que] cela soit mal fait par quelqu'un d'autre », déroule Greg Joswiak, le patron du marketing produit.
Apple donne plusieurs exemples de produits en fuite : le lien vers la GM d'iOS 11 juste avant le special event de septembre dernier, qui contenait une tonne d'informations sur l'iPhone X (ce que beaucoup ont pris pour une fuite savamment orchestrée n'en était donc pas une…). Autre exemple : les fuites recueillies par 9to5Mac concernant l'iPad Pro, les AirPods et l'iPhone X.
Dans tous les cas, les employés à l'origine de ces fuites ont été repérés. L'an dernier, Apple a ainsi mis la main sur 29 de ces indélicats, dont 12 qui ont été arrêtés par la police. Ces personnes n'ont pas simplement perdu leur emploi, indique le mémo. « Dans certains cas, ils encourent la prison et des amendes importantes pour intrusion dans un réseau et vols de secrets commerciaux », des crimes fédéraux aux États-Unis. À bon entendeur…
En juin dernier, on découvrait l'existence d'une escouade « sécurité globale » au sein d'Apple, composée d'anciens agents de la NSA, du FBI et du Secret Service US. Ce commando de choc a pour mission de chasser les auteurs de fuites, aussi bien en interne que chez les sous-traitants. En 2012, Tim Cook avait annoncé qu'Apple allait mettre les bouchées doubles pour boucher les fuites.