L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a l'intention d'abroger le Clean Power Plan, une politique mise en place par l'administration Obama qui vise à combattre le réchauffement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre produit par les États-Unis. Avec un président Trump qui a sorti son pays de l'accord de Paris sur le climat, cette nouvelle initiative n'a rien d'étonnant. Mais comme à chaque décision qui implique l'environnement, les questions d'immigration ou les importations, la Maison Blanche se heurte à l'opposition de grandes entreprises.
Sur ce dossier du Clean Power Plan, Apple donne de la voix. À Reuters, le constructeur explique que l'abrogation de ces mesures est de nature à compromettre la position des États-Unis dans la course aux investissements pour une énergie durable. Dans ce domaine comme dans d'autres, la concurrence avec la Chine est déjà féroce.
Si ce projet devait aller de l'avant, les investissements d'Apple et de ses partenaires industriels plongeront dans l'incertitude. Aux États-Unis, la Pomme mène l'ensemble de ses opérations avec de l'énergie renouvelable. Abroger le Clean Power Plan menace non seulement les développements prévus pour réduire encore l'empreinte carbone de l'entreprise, mais aussi tout ce qui a été fait auparavant.
Apple est la première société à donner un avis sur ce projet d'abrogation. Il est probable que d'autres suivront cet exemple. L'affaire est d'autant plus sensible pour Apple que Lisa Jackson, en charge de la politique environnementale du constructeur, était à la tête de l'EPA de 2009 à 2013, pendant la présidence Obama. Désormais, c'est Scott Pruitt, un proche de Donald Trump, qui est l'administrateur de l'agence.
L'abrogation du Clean Power Act — que l'EPA juge illégal — pourrait cependant ne jamais arriver. L'initiative a en effet été suspendue par la justice américaine, et l'agence n'a pas indiqué si, quand et comment elle comptait remettre le couvert.