Après avoir mené 756 audits dans une trentaine de pays, Apple publie son rapport sur la responsabilité sociale et environnement de sa chaîne de production, le douzième du genre. Avec une conclusion simple : lorsque l’on cherche, on trouve, et l’on trouve malheureusement toujours des cas de servitude pour dettes ou d’emploi d’enfants mineurs.
Apple a donc mené 756 audits dans les boutiques, centres d’appel et usines de ses fournisseurs dans 30 pays, contre 705 l’an passé. Des États-Unis à la Chine en passant par le Brésil, de l’Afrique du Sud à la Russie en passant par l’Inde, de l’Australie à la Grande-Bretagne en passant par la France1, les fournisseurs audités représentent 95 % du carnet de commandes d’Apple.
La société a aussi mené 256 enquêtes dans des mines et forges au Canada et au Congo, au Pérou et en Bolivie, en Espagne et en Pologne, en Finlande et en Suède, ainsi qu’en Turquie et au Kazakhstan. Apple se félicite que « depuis 2013, le nombre de cas de servitude pour dettes [ait] régulièrement baissé », mais encore trois cas ont été découverts l’an passé, à la faveur de la visite de 197 sites pour la première fois.
La firme de Cupertino cite le cas de cette agence philippine qui a organisé le recrutement de 700 travailleurs étrangers, « placés » chez des fournisseurs contre le paiement d’une commission, pour une somme totale excédant le million de dollars. Les fournisseurs impliqués ont été forcés de rompre leurs relations avec ces agences, et de rembourser les salariés, sous la surveillance d’auditeurs indépendants.
Depuis 2008, plus de 30 millions de dollars ont ainsi été rendus à 35 000 personnes prises dans des circuits de travail forcé, selon Apple. La société assure qu’un fournisseur épinglé ne récidive pas — mais l’effort doit être constant, puisqu’encore 38 fournisseurs ont été pris à falsifier les feuilles de pointage et deux à employer des enfants mineurs. Un fournisseur a même refusé de recevoir les auditeurs d’Apple.
D’année en année, Apple étend la portée de son programme : d’abord simple outil de suivi des conditions de travail, il s’est étendu à la formation continue (2,5 millions de salariés formés ces 10 dernières années), et depuis l’an passé à l’amélioration des connaissances sanitaires des travailleuses. En Chine et en Inde, les ouvrières sont formées à l’auto-examen mammaire, à la santé maternelle, ou encore à la nutrition.
Il ne s’agit plus seulement de responsabilité sociale, mais aussi de responsabilité environnementale : Apple s’enorgueillit que les sites d’assemblage de l’iPhone ne génèrent plus aucun déchet finissant en décharge. Le film protégeant l’écran de l’iPhone pendant l’assemblage, par exemple, est désormais récupéré en bout de chaîne. Recyclé, il connaît une deuxième vie en plateau… permettant le déplacement de l’iPhone le long de la chaîne.
La firme de Cupertino se félicite que les usines chinoises participant à son Clean Water Program réutilisent 37 % de l’eau consommée, et que l’ensemble de sa chaîne de production ait réduit de 320 000 tonnes ses émissions de gaz à effet de serre en 2017. L’objectif d’une production entièrement alimentée par des énergies renouvelables est encore très loin, cependant.
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Les locaux nantais du fabricant américain de micro-contrôleurs et semi-conducteurs Microchip Technology, et les installations du fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics à Crolles (Isère) et Rousset (Bouches-du-Rhône). ↩︎