Tim Cook a envoyé à tous les salariés d'Apple un long mail après les événements survenus à Charlottesville, en Virginie, et surtout en réponse aux déclarations du président Trump.
Il se dit choqué et rappelle son attachement au principe de l'égalité entre les individus. « La haine est un cancer et si l'on n'y remédie pas elle détruit tout sur son passage », dit-il, comme en écho à la voiture d'un militant qui a fauché des contre-manifestants et tué l'une d'entre eux : « Les cicatrices qu'elle laisse traversent les générations. L'Histoire nous l'a déjà enseigné et cette fois encore, aussi bien aux États-Unis qu'ailleurs dans le monde. »
Il affirme ensuite son désaccord avec Donald Trump qui a rejeté la faute sur les deux parties en présence : « Je ne suis pas d'accord avec le président et d'autres qui pensent qu'il y a une équivalence morale entre des suprémacistes et des nazis, et ceux qui s'opposent à eux par la défense des droits de l'Homme. Cela va à l'encontre de nos idéaux en tant qu'Américains que de mettre les deux sur un pied d'égalité. »
Rappelant qu'Apple est ouverte à tous, il ajoute que l'entreprise va donner 1 million de dollars (850 000 €) à chacune des deux associations Southern Poverty Law Center et Anti-Defamation League. Apple donnera également le double de ce que chaque employé choisira de verser à des associations de défense des droits de l'Homme, et ce jusqu'au 30 septembre. La plate-forme iTunes sera à nouveau mise à contribution pour servir de relai pour les dons de ses utilisateurs.
Cook conclut sur une citation du Dr. Martin Luther King : « Nos vies commencent à se terminer le jour où nous devenons silencieux à propos des choses qui comptent ».
Apple a par ailleurs désactivé Apple Pay sur une poignée de sites web vendant des produits dérivés portant l'emblème nazi et des références aux suprémacistes. PayPal a fait de même avec son système de paiement.
Hier soir, le président Trump a dissous deux comités établis au lendemain de son élection, ils rassemblaient des chefs d'entreprises choisis pour porter la voix de l'industrie et le conseiller sur les réformes nécessaires. Tim Cook en était absent. Quelques-uns d'entre eux, tel que le patron d'Intel, ont annoncé en début de semaine qu'ils le quittaient, une forme de protestation sur la manière dont Trump a réagi et décrit les événements de Charlottesville. Devant une vague plus importante de départs qui menaçait, le président américain a préféré saborder ces deux instances.
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