Des spécialistes en sécurité d'Apple ont discuté hier avec le ministre de la justice australien George Brandis et des représentants du gouvernement dans le bureau du Premier ministre Malcolm Turnbull. C'était le deuxième rendez-vous de cette nature en un mois, rapporte le Sydney Morning Herald
Ces entretiens ont trait à la volonté du gouvernement australien d'obtenir des opérateurs et éditeurs de logiciels de chat un moyen d'accéder au contenu des conversations même lorsqu'elles sont chiffrées. Une révision de la loi est en préparation avec la possibilité qu'elle impose des obligations très strictes.
Apple a fait valoir comme préalables qu'elle ne veut pas être empêchée d'utiliser un chiffrement des données sur ses appareils, ni avoir à fournir une clef capable de contourner ces protections.
Son premier argument est celui utilisé par toutes les sociétés qui font face aux mêmes demandes de la part de législateurs à travers le monde : une porte dérobée pour aider les forces de l'ordre conduirait à abaisser le niveau de protection de tous les utilisateurs. Apple a ajouté qu'elle fournissait déjà une assistance technique dans certaines enquêtes.
D'après un contact au fait de ces échanges, Apple veut éviter que la loi ne soit trop alourdie en contraintes pour elle et ses pairs. Tandis que les représentants du gouvernement ont assuré qu'ils ne voulaient pas disposer d'une back door dans le téléphone des gens, ni que les technologies de chiffrage soient fragilisées.
Les détails manquent mais on peut supposer que l'option envisagée par le législateur soit de s'assurer que les entreprises puissent elle-même déchiffrer ces contenus et les fournir sur demande. Ce contre quoi Apple s'est précisément battue lors de l'affaire de l'iPhone de San Bernardino et qui n'efface pas le risque que ce sésame se retrouve un jour dans la nature.