L’intelligence artificielle a de nombreux débouchés, mais Tom Gruber, cofondateur de Siri qui travaille toujours chez Apple, a donné une vision intéressante et peu courante de l’usage qui peut être fait de toutes ces technologies. Durant une conférence TED qui s’est tenue à Vancouver, il a ainsi présenté l’IA comme un moyen d’aider l’humain à se rappeler de tout. Véritablement : personnes rencontrées, sports favoris, membres de la famille, prononciation des noms, et même les repas.
« Je crois que l’intelligence artificielle va faire de l’amélioration de la mémoire personnelle une réalité. Je pense que c’est inévitable », a-t-il déclaré. Reste à savoir sous quelle forme : « Je ne peux pas dire quand ou dans quels facteurs de forme ». L’intérêt de cette mémoire toujours fiable est pluriel : les adeptes du fitness sauront en tirer profit, mais aussi les malades atteints de schizophrénie, de démence ou d’Alzheimer.
Ce lien permanent avec une mémoire qui peut faire parfois défaut, « c’est la différence entre une vie d’isolation et une de dignité et de connexion », a ajouté Gruber. On est en effet au delà des vannes de Siri ou du lancement d’un minuteur pour la cuisine. Il a ainsi présenté l’exemple de son ami Daniel, aveugle et quadriplégique, qui utilise l’assistant d’iOS pour rencontrer des gens en ligne. « Voici quelqu’un dont la relation avec l’intelligence artificielle l’aide avec les véritables relations humaines ».
Il n’en reste pas moins que cette mémoire perpétuelle pose des problèmes de confidentialité. Si ces données peuvent être utiles pour le particulier, elles représentent aussi une mine d’or dans laquelle les entreprises voudront piocher pour nous connaitre sur le bout des doigts. Tom Gruber en est conscient : « Il est absolument essentiel de garder tout cela en sécurité (…) Nous devons choisir ce que l’on peut conserver [en mémoire] ou pas ».