Invité à la 18e édition du China Development Forum 2017, Tim Cook s'est exprimé sur des sujets économiques ou ayant trait aux questions de vie privée. Ce rendez-vous annuel fait se rencontrer des grands patrons étrangers venus de tous les secteurs (assurances, énergie, informatique, alimentaire, automobile…) ou des anciens ministres avec des membres du gouvernement et des représentants de la société civile chinoise.
D'après les comptes-rendus qu'en ont fait le Wall Street Journal (via AppleInsider) et Bloomberg, Tim Cook a notamment exprimé son point de vue sur la mondialisation des échanges, un sujet au cœur des grandes campagnes politiques actuelles.
Sans surprise, au vu des intérêts de son entreprise, il l'estime « très positive en général pour tout le monde », jugeant que cela a permis à des centaines de millions d'individus à travers le monde de s'extraire de la pauvreté. Mais il déplore que les bénéfices ne soient pas plus équitablement partagés entre les pays ou au sein même de certains pays.
Un constat mi-figue mi-raisin qui ne doit cependant pas pousser les gouvernements à se refermer à l'intérieur de leurs frontières « Je pense que le pire serait — et cela n'aiderait personne — de dire que c'est quelque chose de négatif et par conséquent d'en faire moins en ce sens. Je crois que l'on peut constater que pour certains pays dans le monde… pour ceux qui privilégient l'isolationnisme, cela n'est d'aucun bénéfice pour leurs populations. »
Un propos que l'on peut interpréter éventuellement comme une critique voilée face aux intentions affichées par le nouveau président américain. La Chine n'était pas absente de cette observation, Tim Cook a souhaité que le pays s'ouvre plus encore aux investissements étrangers.
Sur les questions de vie privée, Cook a répété la position générale d'Apple « Nous pensons que chaque individu doit pouvoir rester propriétaire de ses données et être capable d'en garder le contrôle ».
Cook s'en est tenu à une prudence de diplomate en s'abstenant de commentaires sur la politique de surveillance du gouvernement chinois. Une rencontre privée est prévue entre le patron d'Apple et Xu Lin, responsable des questions liées à internet au gouvernement.
Sur les affaires d'Apple en Chine, Tim Cook a déclaré que son entreprise ne s'était fixée aucun objectif précis de parts de marché. Le pays a des caractéristiques uniques, telles qu'un secteur du paiement par mobile largement plus développé qu'aux États-Unis et des utilisateurs beaucoup plus enclins à changer leurs habitudes, a observé Cook.
Peut-être faut-il interpréter cela comme une volatilité qui peut servir Apple et ses produits mais aussi lui compliquer la tâche, si la concurrence propose des solutions de qualité, ce qui est de plus en plus le cas dans le mobile. En 2016, trois fabricants chinois (Oppo, Huawei et Vivo) ont monopolisé les ventes de mobiles, avec une part de marché annuelle cumulée de 48 %. Ni Apple, ni Samsung n'ont pu monter sur le podium.
Cette venue de Tim Cook en Chine s'est faite parallèlement à l'annonce d'une ouverture de deux nouveaux centres de R&D dans le pays à Shanghai et Suzhou. Ils s'ajouteront aux deux autres déjà sur les rails à Pékin et Shenzhen. Ces centres permettront entre autres de se rapprocher des milieux de la recherche dans les universités.