La diversité est une des préoccupations majeures d’Apple sous l’ère de Tim Cook : rapport annuel sur le sujet, site web dédié, actions diverses et variées, prises de position publiques… Mais l’entreprise n’en ferait pas suffisamment, d’après l’investisseur Tony Maldonado et Zevin Asset Management, un fonds spécialisé dans l’investissement responsable. « Les excuses données par Apple et les autres, à savoir qu’il n’y a pas suffisamment de personnes [suffisamment qualifiées et provenant de la diversité], que ceci, que cela… Excusez mon langage, mais c’est n’importe quoi », s’emporte Maldonado chez The Verge.
Pour la deuxième année consécutive, cet investisseur va soumettre au vote des actionnaires d’Apple une proposition visant à accélérer ses efforts en matière de diversité. L’entreprise doit « adopter une politique de recrutement accéléré pour améliorer la diversité chez les cadres et au sein du conseil d’administration ». Un coup d’œil à la page des vice-présidents du groupe reflète une Pomme effectivement très blanche et masculine.
Maldonado ne donne pas le mode d’emploi pour accélérer la cadence dans ce domaine, mais fait quelques propositions comme lier les rémunérations des dirigeants à des objectifs de diversité (c’est le cas chez Intel et Microsoft, par exemple), ou forcer la société à envisager régulièrement la possibilité d’intégrer de nouveaux membres du board provenant de minorités.
Le conseil d’administration d’Apple recommande dans une note aux actionnaires de voter contre cette proposition. La société estime en effet avoir réalisé ces trois dernières années des progrès significatifs pour attirer plus de femmes et de minorités dans ses rangs. Cette proposition « n’est pas nécessaire ou appropriée car nous avons déjà fait la démonstration de notre engagement dans une vision globale de l’inclusion et de la diversité ».
Cette réponse n’est pas de nature à rasséréner Tony Maldonado. Il pense qu’Apple se repose trop sur son réseau de boutiques pour redorer les chiffres de la diversité : 56% des employés des Apple Store sont blancs contre 82% au sein de la direction. Zevin Asset Management estime de son côté qu’il y a là un « risque » pour la réputation d’Apple, celui de perdre ses profils les plus talentueux ou de rater des embauches intéressantes.
En 2015, Maldonado avait posé la question directement à Tim Cook, durant la réunion annuelle des actionnaires. « Tim était sur la défensive », se souvient-il. Puis l’année suivante, une première proposition avait été soumise au vote des actionnaires. Elle avait alors obtenu 5,1% des voix, suffisamment pour revenir cette année encore (il faut 3% pour qu’une proposition puisse être soumise à nouveau). La prochaine réunion annuelle des actionnaires d’Apple se tiendra le 28 février ; l’objectif est d’atteindre les 6%.