Pour la troisième année consécutive, Greenpeace a placé Apple en tête des grandes entreprises high-tech en pointe dans l'utilisation d'énergies renouvelables pour ses infrastructures internet. Depuis 2012, la Pomme a pris à bras le corps cette problématique au fur et à mesure qu'elle développait ses services en ligne et les data-centers nécessaires à leur fonctionnement.
Google et Facebook sont également cités en exemple par l'ONG dans son rapport 2016 paru ce mois de janvier. Leur rapprochement avec Apple peut surprendre si l'on considère que Facebook ne fabrique (ni ne recycle) d'ordinateurs, de téléphones ou de tablettes. En cela, ce classement qui se focalise sur les data centers, n'est pas un compte-rendu exhaustif des efforts ou des lacunes de chacun en matière environnementale.
D'après des estimations reprises par Greenpeace, le secteur IT représentait environ 7 % de la consommation électrique mondiale en 2012. Un volume qui augmenterait à 12 % cette année. Dans l'ensemble des facteurs de dépense énergétique, c'est la fabrication des appareils et celle de leur approvisionnement en données (via les data centers) qui prennent le large.
La consommation de vidéo par exemple explose, grâce à des services comme Netflix. Mais pas seulement, Facebook et Twitter, avec leurs fonctions de transmission en direct, contribuent à augmenter cette part grandissante du streaming et l'importance des usines à données qui les font circuler. La portion dévolue à l'utilisation des smartphones et autres appareils électroniques ayant plutôt tendance à faiblir, grâce à des optimisations matérielles et logiciels.
Apple coche quasiment toutes les cases du tableau de Greenpeace avec des notes au maximum ("A"). Il y a une exception dans la catégorie "Advocacy", notée "B". Là, Greenpeace juge les efforts faits pour convertir d'autres acteurs à cette politique énergétique ou conduire des actions de lobbying. Greenpeace s'est dit déçu de voir qu'Apple avait recours depuis peu aux data centers de Dupont Fabros Technology. Une société mal notée qui mériterait quelques leçons d'écologie de la part de ses clients.
Cet effet de ricochet touche d'autres entreprises, comme Spotify ou Netflix (qui représente un poids sans cesse grandissant dans les échanges de données mobiles au fur et à mesure de son expansion internationale). Ces deux marques sont pointées du doigt pour le manque de transparence dont elles font preuve dans leur communication sur les efforts entrepris, sur leur consommation ou sur leurs objectifs. Elles ont comme point commun de se reposer sur des infrastructures tierces. Netflix est hébergé chez Amazon Web Services… que Spotify a quitté pour aller chez Google.
Si l'hébergeur n'est pas très vert dans ses comportements il est difficile pour ses clients de l'être aussi. Sauf à ce que ces derniers montrent une volonté de faire pression sur leur fournisseur. Le déménagement de Spotify d'AWS vers Google pourrait à ce titre améliorer sa situation. Quant à Apple, deux nouveaux data centers fonctionnant aussi par le biais d'énergies renouvelables sont en préparation en Irlande et au Danemark.
- Le rapport de Greenpeace [PDF] en anglais.