Apple veut peser dans le débat actuel sur la régulation de l’automobile autonome. Dans une lettre de cinq pages adressée à la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l’agence fédérale américaine en charge de la sécurité routière, Steve Kenner directeur de “l’intégrité produit” chez Apple a déroulé les arguments du constructeur de Cupertino en faveur d’une régulation souple dans ce domaine.
Ce courrier confirme l’intérêt d’Apple pour cette industrie naissante. « L’entreprise investit énormément dans l’étude de l’automatisation et de l’apprentissage automatique », écrit Kenner, qui dit aussi tout l’enthousiasme d’Apple pour les systèmes automatisés « dans beaucoup de domaines, dont le transport ».
Le cadre d’Apple poursuit : « Sous l’égide de la NHTSA, les véhicules sans chauffeur ont le potentiel d’améliorer formidablement “l’expérience humaine”, afin d’empêcher des millions d’accidents de voitures et des milliers de morts chaque année, et de donner de la mobilité à ceux qui n’en ont pas ».
Les mêmes règles pour tous
Mais pour parvenir à ce bonheur routier, encore faut-il que la régulation ne soit pas trop restrictive concernant les tests des voitures sans chauffeur. Pour Apple, les « constructeurs automobiles bien établis et les nouveaux acteurs devraient être traités de la même manière ». La Pomme ne veut pas de double standards et que les « historiques » de Detroit aient plus de facilités pour éprouver leurs technologies. Dans le flot de rumeurs autour du projet Titan, on a eu vent durant l’été 2015 de la recherche d’une piste d’essais privée, dont la vocation ne se résumait pas à tester des pneus auto.
Parmi les sujets sur lesquels la NHTSA devrait se pencher, Apple énumère l’implication des décisions prises par les algorithmes pour la sécurité, la mobilité et la légalité des véhicules automatisés et leurs occupants ; l’agence devrait également s’assurer de la confidentialité et de la sécurité du design des véhicules, ainsi que l’impact de ce nouveau mode de transport sur l’emploi et dans les lieux publics.
Cette lettre est particulièrement intéressante, car elle démontre — s’il le fallait — qu’Apple est effectivement très impliquée dans le développement de la conduite autonome. Le projet Titan aurait réduit sa voilure : d’une voiture au complet, on serait passé à une sorte de CarPlay 2.0 doté d’un système d’aide à la conduite, voire de fonctions autonomes.