Au troisième trimestre, la zone Europe/Moyen-Orient/Afrique a repris la place de deuxième marché d’Apple, devant la Chine qui l’avait doublée l’an passé. Les ventes de produits Apple y ont pourtant baissé de 6,76 % — mais elles ont baissé de 33,12 % en Chine, un fait inédit dans l’histoire récente de la société.
Tim Cook ne met plus les difficultés d’Apple en Chine sur le seul compte du contexte économique, même s’il y contribue clairement. Il admet désormais que l’iPhone y souffre de la concurrence acharnée des acteurs locaux, capables de proposer des smartphones attractifs à un prix deux à trois fois inférieur à celui du moteur de la croissance d’Apple.
Pour ne rien arranger, la firme de Cupertino est empêtrée dans des batailles règlementaires avec les autorités chinoises, qui ont un temps coupé l’accès à l’iBooks Store et censurent désormais l’App Store. Les ventes d’iPhone 6s ont même été provisoirement suspendues à Pékin, quelques jours avant que la société ne soit accusée d’avoir illégalement diffusé un film de propagande.
Dire que le milliard investi dans le champion local du VTC était censé apaiser le gouvernement chinois ! Et le scénario semble se répéter en Inde : alors que Tim Cook comptait investir le pays « pour les mille prochaines années », le gouvernement a douché ses espoirs en refusant de lui accorder un traitement préférentiel.
Sans Apple Store pour assurer sa distribution, mais avec de nombreuses taxes pour augmenter son prix, l’iPhone peine à s’y imposer. Ses ventes ont certes augmenté de 50 %… mais elles sont loin d’être substantielles. Les ventes de produits Apple dans la zone Asie-Pacifique, qui comprend le sous-continent indien mais pas la Chine, baissent de près de 20 %.
Tim Cook peut toutefois se consoler avec le Japon, seul ilot de vert parmi l’océan de rouge dans lequel Apple nage depuis six mois. Les ventes de la firme de Cupertino y ont augmenté de 22,88 % ce trimestre, alors qu’elles baissaient de 11,11 % aux États-Unis. Mais étrangement, Apple ne se l’explique pas…