Après un voyage en Chine puis en Inde, Tim Cook poursuit son tour du monde par une escale aux Pays-Bas. Le patron d’Apple est en effet de passage à Amsterdam, où il a rencontré AssistiveWare, un éditeur de solutions d’assistance pour les personnes souffrant de déficiences physiques, et où il a visité la maison d’Anne Frank :
Tim Cook était aussi présent dans la capitale hollandaise pour participer aux rencontres du Startup Fest Europe, un nouveau raout visant à éclairer les créateurs de jeunes pousses. Il était pour l’occasion interrogé par Neelie Kroes, ancienne commissaire européenne chargée de la société numérique jusqu’en 2014 (et auparavant commissaire à la concurrence). L’occasion était belle pour Tim Cook d’évoquer l’économie des apps, un thème cher au cœur d’Apple, mais aussi tous les sujets du moment.
Apple cherche à réduire les frictions que peuvent ressentir les start-ups au moment de mettre sur le marché une application, en facilitant les démarches techniques et de marketing — même si tout est loin d’être parfait du côté de l’App Store. L’objectif est de faire en sorte que les créateurs de l’entreprise se concentrent sur leur produit en lui-même.
Un iPhone sert à bien plus que simplement consulter ses e-mails et surfer sur internet : l’économie des apps n’en est encore qu’à ses débuts, estime-t-il. Tim Cook vise en particulier le secteur du médical et de la santé, là où les applications peuvent apporter des réponses à des problèmes importants (simplification de l’administratif, amélioration de la gestion des soins). Idem pour le monde de l’entreprise, où peu d’entre elles exploitent pleinement des applications adaptées à leurs activités.
Parmi les domaines d’intérêt pour lesquels les observateurs de la chose Apple devraient s’intéresser, Tim Cook pointe les frameworks open-source comme ResearchKit et CareKit. L’Apple Watch est un des vecteurs qui permettra de mesurer toujours plus précisément l’activité physique ainsi que la bonne santé de l’utilisateur. Cette vision du produit ne peut pas encore se concrétiser complètement, admet-il, car les technologies ne sont pas encore prêtes. Quand ce sera le cas dans plusieurs années, on se demandera comment on a fait pour se passer de l’Apple Watch, assure Tim Cook.
Une partie de l’avenir du constructeur se trouve ici, estime-t-il, aussi bien en termes de développement que de revenus. Plus léger, le secteur du divertissement est également nommé, en particulier pour la télévision et l’Apple TV. En revanche, il n’est pas question de faire d’Apple un opérateur virtuel (MVNO), malgré la rumeur qui court épisodiquement sur le sujet. « Notre expertise ne s’étend pas au réseau [cellulaire] », a-t-il dit. « Généralement, les choses que nous faisons chez Apple se destinent au monde entier. Nous n’avons pas les capacités [pour créer un] réseau cellulaire. Nous ferons des choses avec des cartes e-SIM mais en général, nous laissons les opérateurs s’en occuper ».
Tim Cook a également tressé des lauriers à l’Europe, et notamment aux législations qui permettent de bâtir sur du solide. Il pense également que les start-ups ne devraient pas rencontrer de problème pour obtenir des fonds et des capitaux pour croître sur le sol européen (bien souvent, les créateurs de ces toutes jeunes entreprises s’en vont aux États-Unis pour trouver du financement).
Le PDG d’Apple ressent aussi un renouveau économique en Europe, qui va stimuler non seulement les ventes d’Apple sur le vieux continent (évidemment), mais aussi plus largement toute l’activité dans la région. Neelie Kroes a un petit peu refroidi l’enthousiasme de Tim Cook en lui rappelant le « jardin fermé » d’Apple. Ce à quoi il a rétorqué qu’un App Store comprenant 2 millions d’apps n’était pas si fermé que cela. Il a également loué le système de validation de l’App Store (il y aurait pourtant à redire), qui donne confiance à l’utilisateur et le pousse à télécharger toujours plus d’applications.
Tim Cook a aussi défendu la position d’Apple sur la protection des données, comparant l’entreprise à un transporteur livrant des messages sous scellés. À l’heure où les gouvernements européens, notamment au Royaume-Uni et en France, aimeraient obtenir des passe-droits dans iOS, c’est un message toujours bon à rappeler.
Enfin, il a conseillé aux entrepreneurs présents qu’il leur fallait se concentrer sur le produit, plus que sur l’apparat de leur bureau (transmis au maitre d’œuvre du pharaonique Campus 2…). À l’instar d’Apple, il a aussi déclaré qu’il ne fallait pas avoir peur de voir ses produits se « cannibaliser » en évitant les compromis lors du développement de leurs nouveautés.
Mise à jour — Voici la vidéo de l’interview de Tim Cook au Startup Fest.
Source : 9To5 Mac