Apple a mis en ligne son rapport annuel sur l’environnement (et en version française), un timing parfait alors que la Journée de la Terre approche (c’est pour le 22 avril) et que la Pomme met en place plusieurs initiatives pour saluer l’événement (sur l’App Store et devant les Apple Store). Lisa Jackson, vice-présidente en charge des questions environnementales, annonce pour commencer que les installations de l’entreprise dans le monde sont alimentées à 93% par de l’énergie renouvelable.
Mieux, dans 23 pays — dont la Chine, l’Allemagne et les États-Unis —, Apple est « 100% renouvelable », tout comme dans l’intégralité de ses centres de données. En revanche, les Apple Store en sont encore à 97%, même si 463 boutiques présentes dans 13 pays carburent à 100% d’énergie renouvelable (le nouveau design des boutiques se montre 40% plus efficace en termes de consommation d’énergie, et il exploite 30% d’eau en moins que le précédent). Pour fournir cette énergie verte, Apple exploite toutes les ressources disponibles :
L’empreinte carbone d’Apple des installations d’Apple dans le monde a été réduite de 64% en cinq ans ; cela représente 1 million de tonnes métriques d’émission de gaz à effet de serre en moins dans l’atmosphère. C’est bon à prendre, mais Apple a tout de même émis 38,4 millions de tonnes métriques de carbone durant l’année fiscale 2015. Sans surprise, la grande majorité de ces émissions provient des usines de la chaîne de production du constructeur. L’empreinte carbone des fournisseurs et sous-traitants est issue, à 60%, de l’électricité utilisée pour assembler les composants et les produits d’Apple.
Pour réduire ces niveaux, Apple a mis en place l’an dernier des programmes pour pousser ses partenaires industriels à réduire leur consommation d’énergie. La Pomme a d’ailleurs conduit 13 audits dans les usines asiatiques de plusieurs fournisseurs et identifié des économies potentielles de 32 millions de dollars, réalisables en améliorant la gestion de l’énergie. Les sous-traitants d’Apple ont réduit l’an dernier leurs émissions de 13 800 tonnes métriques de dioxyde de carbone.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre passe aussi par des changements dans la manière de fabriquer les produits. C’est le cas, par exemple, du châssis de l’iPhone 6s : l’empreinte carbone de ce composant est moitié moindre que celle de l’iPhone 6. Et quand on sait combien de smartphones Apple vend, c’est un petit quelque chose qui finit par représenter beaucoup.
Pour calculer son empreinte carbone, Apple inclut dans le mix la consommation habituelle de ses produits, donc la recharge par l’utilisateur. L’électricité nécessaire provenant bien souvent d’une source à base de carbone, le constructeur tente de réduire autant que possible l’énergie nécessaire pour faire fonctionner ses produits, que ce soit au niveau logiciel (Power Nap dans OS X, par exemple) ou matériel en améliorant la consommation électrique.
Le recyclage fait évidemment partie des axes de travail principaux d’Apple en matière de préservation de l’environnement. On a ainsi vu le robot de désassemblage d’iPhone Liam voler la vedette lors du dernier special event (lire : Portrait de Liam, le robot qui démonte 1,2 million d'iPhone par an) ! Toutes les opérations réalisées par la Pomme dans ce domaine — et encore très récemment — ont permis de récupérer plus de 27 800 tonnes de matériaux recyclables, dont… près d’une tonne d’or ! Cela représente au cours actuel la bagatelle de 40 millions de dollars.
Le recyclage, c’est aussi la réutilisation de l’eau dans les centres de données : les systèmes de refroidissement utilisés dans les data centers recyclent 35 fois l’eau nécessaire à leur fonctionnement. Apple travaille là aussi avec ses fournisseurs pour réduire la consommation d’eau durant la fabrication des produits et composants. Le programme Clean Water lancé en 2013 compte 73 partenaires ; depuis, il a permis d’économiser plus de 14 milliards de mètres cube d’eau.
En 2015, Apple a consommé pour ses bureaux, centres de données et boutiques près de 2,2 millions de mètres cube d’eau, une économie de 16%. Ces économies passent par des changements qui semblent anodins, mais qui mis bout à bout sont importants, comme le remplacement de 1,1 hectare de pelouse par des plantes qui ont moins besoin d’eau (hop, plus de 22 000 mètres cube d’eau économisés, ou encore neuf piscines olympiques !).
Apple cherche aussi à éliminer de ses produits les matériaux les plus toxiques. Le programme Full Material Disclosure a déjà scruté 10 000 composants des appareils du constructeur passés au tamis de 18 critères. Ce processus débute en amont de la conception du produit en lui-même. Et si le composant en question pose un risque "inacceptable", la Pomme cherche une alternative. Il a fallu quatre ans pour supprimer le PVC des câbles d’alimentation et des écouteurs. Apple a fait de même pour le béryllium, le mercure, le plomb, l’arsenic, les retardateurs de flamme bromés.
Pour l’aider à aller toujours plus loin dans ces domaines, l’entreprise a créé un Green Chemistry Advisory Board composé de toxicologues, de chercheurs et d’universitaires. Le travail de ce conseil est d’aider Apple à trouver de nouvelles manières innovantes de minimiser et d’éliminer les éléments toxiques qui entrent dans la composition de ses produits.
Enfin, pour souligner l’importance de la Journée de la Terre et l’implication d’Apple dans cette aventure, le site du constructeur a mis en ligne des « leçons pour faire du monde un meilleur endroit », mises au point avec la fondation E.O. Wilson pour la biodiversité, à destination des scolaires.