En matière de justice, ce qui se passe sur la côte ouest des États-Unis a des répercussions sur des affaires se déroulant sur la côte est, et vice versa. Lundi, on apprenait que le FBI souhaitait reporter l'audience prévue le lendemain dans le cadre de l'affaire San Bernardino — un délai accordé par la justice californienne (lire : Apple v FBI : l'audience officiellement reportée). Le Bureau aurait en effet trouvé le moyen de se passer des services d'Apple pour récupérer les données contenues dans l'iPhone 5c du terroriste Syed Rizwan Farook.
La forme et la nature de ce coup de main inattendu, qui serait fourni par l'entreprise Cellebrite, sont largement méconnues pour le moment, et Apple aimerait beaucoup en savoir plus. Cette aide est également ce qui permet au constructeur de bâtir un nouvel argument : si le FBI n'a plus besoin d'Apple à San Bernardino, pourquoi en irait-il autrement à New York ?
Une procédure a en effet lieu à New York, dans laquelle le Department of Justice exige d'Apple le déverrouillage d'un iPhone dans une affaire de trafic de drogue. Le juge en charge du dossier a donné raison au constructeur, estimant que le gouvernement américain ne pouvait s'appuyer sur l'All Writs Act pour forcer Apple à aider les forces de l'ordre dans des enquêtes impliquant l'iPhone. Le DoJ ne l'a pas entendu de cette oreille et a formé un pourvoi en faisant valoir que le juge californien en charge de l'autre affaire avait accordé une injonction sur la base de l'All Writs Act (lire : All Writs Act : le Département de la Justice insiste face à Apple à New York).
Mais si le Bureau a trouvé tout seul une méthode pour déverrouiller un smartphone en Californie, le même procédé peut être utilisé à New York. C'est pourquoi les avocats du constructeur ont demandé au moins dix jours de délai supplémentaire afin de pouvoir consulter les découvertes du FBI. Dans ce dossier au long cours, les rebondissements ne manquent pas et cette demande n'en est qu'un exemple. En attendant le prochain !
Source : AppleInsider