C’est en mars que les fins limiers de la Commission européenne pourraient donner le résultat de leur enquête sur les largesses fiscales accordées par l’Irlande à Apple. Ces rulings pratiqués par le pays seraient trop généreux, comme en Belgique où 35 multinationales vont devoir reverser au fisc du pays 700 millions d’euros (lire : Optimisation fiscale : la Commission européenne se rapproche d'Apple).
![](http://img.macg.co/2016/1/macgpic-1452866498-86409495830096-sc-op.jpg)
Les services de Margrethe Vestager, la commissaire chargée de la politique de concurrence, avaient en octobre dernier mis à l’amende Fiat au Luxembourg et Starbucks aux Pays-Bas. Un des gros morceaux encore à examiner, c’est donc Apple en Irlande ; l’enquête sur les arrangements entre Apple et l’Irlande a formellement débuté en 2014.
Si jamais la Commission estime que le pays en a trop fait et que le taux d’imposition était trop faible, il pourrait être relevé de 1,8% à 12,5%. Bloomberg estime que les profits taxables engrangés par Apple entre 2004 et 2012 (la période visée par l’enquête) se sont montés à 64,1 milliards de dollars — cela représente des arriérés d’impôts de 8 milliards de dollars qu’Apple pourrait bien devoir verser au fisc irlandais, si du moins Bruxelles en décidait ainsi.
![](http://img.macg.co/2016/1/macgpic-1452866042-85954288968905-sc-op.jpg)
Il s’agirait là d’un cadeau empoisonné pour l’Irlande, le pays pouvant perdre un avantage concurrentiel par rapport au reste de l’Europe (plusieurs voix se sont élevées pour reprocher à l’Irlande ses pratiques de dumping fiscal).
Ces calculs restent encore hypothétiques. La Commission pourrait tout aussi bien décider de faire un exemple ou de sanctionner a minima l’Irlande et Apple, tout en sifflant haut et fort la fin de la partie. Menacé aussi aux États-Unis pour ses pratiques d’optimisation fiscale, Tim Cook avait qualifié ces accusations de « conneries politiciennes ».