En Australie comme ailleurs, Apple « paie toutes les taxes dues conformément à la législation ». Une antienne que l’on a entendu dans la bouche de Tim Cook et dans celle du porte-parole de la branche australienne du constructeur. La polémique fait rage depuis la révélation du montant d’impôts versés au fisc du pays : 85 millions de dollars pour l’ensemble de l’année 2015, alors que l’entreprise y a généré des ventes de 7,9 milliards. Pour 2014, Apple s’était acquittée de 80,3 millions, pour des revenus de 6 milliards de dollars.
Une fois la somme envoyée au fisc, la filiale australienne d’Apple a affiché des bénéfices de 123 petits millions. On peut se demander où sont passées les quelques 40% de marge que la Pomme réalise en moyenne sur ses produits ! Au-delà, ce sont les techniques d’optimisation fiscale qui sont au cœur des débats : l’entreprise est toujours sous le coup d’une enquête des services fiscaux du pays à ce sujet.
Le gouvernement australien est résolu à mettre fin aux « stratégies d’évitement fiscal utilisées par les multinationales, comme les entreprises IT, qui exploitent les failles et les incompatibilités du système financier international ». Ce crédo est aussi celui des autorités américaines (dont les allégations de certains représentants ont été qualifiées de « conneries politiciennes » par Tim Cook) et de la Commission européenne.
Sur ce front, les affaires ne sont pas très bonnes pour l’entreprise : la société a versé 318 millions d’euros à l’Italie pour fraude fiscale, tandis que Tim Cook s’est rendu en personne à Bruxelles pour évoquer l’enquête irlandaise en cours avec Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence. Un chiffre a circulé selon lequel Apple pourrait devoir jusqu’à 8 milliards de dollars d’arriérés d’impôts.