Même si elle opère quelques-uns des plus grands services en ligne du monde — et sans doute parce que — Apple n'est pas connue pour ses prouesses dans le nuage. Mais Tim Cook veut changer cette perception : « si nous avons séparé la ligne comptable des services », explique le CEO d'Apple, « c'est que nous voulons leur donner plus de visibilité à l'avenir. » Et cela passera peut-être par des acquisitions.

En bon directeur financier, Luca Maestri n’a jamais hésité à investir pendant les temps durs, profitant des baisses du cours pour racheter des actions, et des faibles taux d’intérêt pour émettre des obligations. Il a déjà annoncé qu’il serait cette année « très actif » sur le marché de la dette, d’autant plus que les réserves d’Apple sont bloquées en dehors des États-Unis.
Mais ces réserves, qui représentent la bagatelle de 216 milliards de dollars, peuvent aussi former un formidable levier de développement. Tim Cook ne le dit d’ailleurs pas autrement : « c’est exactement le genre de période pendant lequel vous voulez investir, et le faire en toute confiance. »
Alors qu’il a annoncé vouloir réduire les coûts d’exploitation de la société, le CEO d’Apple a l’intention de continuer à augmenter les dépenses en R&D et à planter des Apple Store un peu partout en Chine. Sans même parler de la construction du Campus 2, qui sera l’un des bâtiments les plus chers au monde, la société s’est lancée dans de vastes programmes immobiliers.
Non contente de grappiller le moindre bureau disponible autour de Cupertino, Apple construit aussi quelques-uns des plus grands data-centers du monde. Pour les administrer, elle a investi deux milliards de dollars dans l’acquisition de l’usine arizonienne de GTAT et sa reconversion en « centre de commandement ». Mais certains actionnaires somment Tim Cook de mieux valoriser ces investissements, dont les revenus sont dilués dans ceux des appareils iOS et des Mac.
Sans rien annoncer, le CEO d’Apple évoque la perspective d’acquisitions plus fréquentes et plus ambitieuses, les conditions économiques favorisant les bons coups. Et dire qu’il y a vingt ans tout juste, Apple elle-même était l’objet de toutes les discussions des investisseurs et des banquiers…