Pegatron est, malheureusement, un habitué de la chronique des infractions au droit du travail. Le sous-traitant d’Apple est une fois de plus sous la loupe de l’association new yorkaise China Labor Watch (CLW), qui se fait fort de relever les mauvaises conditions de travail des travailleurs chinois.
Durant le mois de septembre, l’association a discrètement enquêté sur une usine Pegatron de Shanghai, où quelque 100 000 travailleurs assemblent iPhone et iPad. Une période particulièrement chargée, puisque cette ligne a produit une partie des iPhone 6s et 6s Plus du lancement de la nouvelle génération de smartphones.
D’après les enquêteurs, les heures supplémentaires se sont enchaînées à un rythme d’enfer, à hauteur de 20 heures par semaine. La journée de travail standard dure déjà 9 heures, payées 1,85$ chaque. En comptant les heures supplémentaires, un travailleur peut gagner l’équivalent de 753$ brut par mois. CLW déplore que ce temps de travail en plus soit majoritairement une obligation : travailler 8 heures par jour durant 5 jours par semaine « n’est pas conforme avec les exigences [de l’entreprise] lors de l’embauche ».
Parmi les autres infractions relevées par l’association, les nouveaux employés n’ont reçu que 8 heures de formation sur la sécurité, quand la législation chinoise en exige 24 heures. Pegatron forcerait les salariés à signer une décharge selon laquelle ils ont bénéficié de 20 heures de formation ; les examens validant les connaissances sur la sécurité seraient falsifiés.
Durant la période visée, la moitié des travailleurs de cette usine était des intérimaires, alors que la loi n’autorise que 10% d’effectifs temporaires. En tout, CLW a soulevé 23 violations de la loi et de l’éthique dans cette usine de Pegatron. Apple n’a pas souhaité commenter cette enquête très détaillée, qui touche un partenaire ayant souvent eu maille à partir avec les défenseurs des droits des travailleurs, en 2013 comme fin 2014.
Apple se livre à des audits réguliers chez ses sous-traitants et en tire des rapports annuels publics. En 2014, le constructeur expliquait que les conditions de travail de 92% des travailleurs chez les fournisseurs chinois étaient conformes aux règles… exception faite de septembre 2014, où ce chiffre était tombé à 75%.
Source : Cnet