Le Mac App Store est un citoyen de seconde zone pour Apple, qui privilégie sa boutique d’applications iOS. C’est du moins le sentiment — certainement partagé par beaucoup d’autres développeurs Mac — de Craig Hockenberry, à qui l’on doit les applications d’Iconfactory. Dans un billet féroce, il pointe du doigt les absences et les restrictions qui touchent les développeurs qui distribuent leurs créations sur le Mac App Store, en comparaison de leurs homologues iOS.
Alors que les concepteurs d’apps mobiles peuvent proposer des betas et gérer leur panel de testeurs via TestFlight, Apple n’offre rien de tel pour OS X. En plus de la distribution à proprement parler de préversions, TestFlight permet aussi d’utiliser une beta avec iCloud. Les développeurs Mac « ne peuvent pas pleinement tester leurs logiciels avant de les proposer à leurs clients sur le Mac App Store, parce qu’Apple ne les autorise pas à le faire », déplore Hockenberry.
En guise de réponse, Apple réplique que TestFlight pour Mac « arrive bientôt ». En attendant, aucune solution n’est proposée par l’éditeur pour tester des apps avec iCloud avant leur mise en rayon sur le Mac App Store. Même problématique pour des outils pourtant essentiels aux éditeurs : l’analyse des ventes. « C’est d’un grand intérêt pour nos affaires, mais seulement quand vous vendez uniquement sur iOS », explique le développeur désabusé. Là encore, ces fonctions « arrivent bientôt », promet Apple.
Depuis hier, il n’est plus possible de laisser un commentaire si on utilise une préversion d’iOS 9 (lire : iOS 9 désactive les avis sur l’App Store). Mais ce n’est toujours pas le cas sur le Mac App Store, bien qu’OS X El Capitan soit lui aussi disponible en beta. « En tant que développeurs, nous comprenons parfaitement le travail que ce genre d’initiatives représente sur plusieurs plateformes. Ce n’est pas facile et cela demande beaucoup de ressources », écrit Hockenberry. « Mais il est clair que ces précieuses ressources ne sont pas allouées » pour le Mac App Store.
« Apple doit changer ses priorités pour le Mac App Store, ou simplement fermer [la boutique] (…) Personne ne profite d’un travail à moitié fait », conclut-il en regrettant l’inégalité de traitement entre les deux plateformes : « Nous payons tous à Apple 30% de nos revenus pour vendre à nos clients, nous devrions tous avoir les mêmes fonctionnalités ».