Après avoir repris 1 700 des 4 000 boutiques de l’emblématique vendeur d’électronique et d’informatique, le fonds spéculatif Standard General a déboursé 26,2 millions de dollars pour acheter la marque et le catalogue client de RadioShack. Une vente qui pourrait bien être annulée devant l’opposition d’Apple, de l’opérateur AT&T, et des procureurs généraux de 37 États américains.
Ces derniers, sortes de ministres de la Justice des États, s’inquiètent de l’usage de ces données très personnelles. La base de données de RadioShack contient en effet 67 millions d’adresses postales et 8,5 millions d’adresses e-mail, et il ne fait aucun doute que Standard General compte bien les monétiser.
Sauf qu’AT&T et Apple considèrent que les données collectées lors de la vente de leurs produits n’appartiennent pas à RadioShack, et ne peuvent donc pas être vendues au fonds spéculatif. Premier à monter au créneau, l’opérateur américain est parvenu à un accord visant à prévenir la revente et l’exploitation des données de ses clients, explique Law360.
Apple compte obtenir les mêmes garanties, « afin de protéger les informations personnelles de ses clients ». La firme de Cupertino argue en effet que « l’accord de distribution [avec] RadioShack protège les informations collectées sur les acheteurs de produits Apple, et interdit la vente de ces informations. » En somme, les clients d’Apple sont les clients d’Apple, même lorsqu’ils n’achètent pas directement auprès d’Apple.
La vente de ces données doit être examinée le 20 mai prochain par le juge supervisant la liquidation de RadioShack, qui a fait comprendre que les arguments d’Apple et d’AT&T étaient parfaitement recevables. Puis le démantèlement du vendeur d’informatique continuera : ses usines mexicaines, ses marques sud-américaines et ses centres de distribution passeront bientôt à l’encan.