Apple fait partie des quelques 140 signataires d’un courrier envoyé à Barack Obama, lui demandant de rejeter toute proposition législative visant à autoriser la création de portes dérobées dans les logiciels. Ces backdoors permettraient à la justice et à la police, mais également aux discrètes officines de type NSA, d'intercepter les communications et récupérer les données confidentielles des utilisateurs de smartphones et autres produits informatiques.
Cette coalition, composée d’entreprises informatiques, d’experts en sécurité et d’autres acteurs du monde des technologies, appelle la Maison Blanche à protéger le droit à la confidentialité. « Un chiffrement fort est la pierre angulaire de la sécurité d’une économie de l’information moderne », peut-on lire dans le document. Et si les terminaux et les OS comportent des portes dérobées, cette sécurité ne sera plus assurée.
Le directeur du FBI, James B. Comey, a une réponse toute faite à cette inquiétude : « Il ne fait aucun doute que nous tous devrions nous soucier passionnément de la protection de la vie privée, mais nous devrions également nous inquiéter, avec la même passion, de la protection des innocents ». Le ministère de la Justice US est sur la même position : oui au chiffrement des données, mais il faut trouver un moyen d’accéder, de manière légale, aux informations jugées nécessaires. Mais ouvrir la porte des données à ces officiels, c’est aussi un risque qui pourrait être exploité par des pirates ou des pays hostiles.
Le retour de balancier a été particulièrement violent pour les agences de sécurité, après les révélations du lanceur d’alertes Edward Snowden ; Apple a ainsi considérablement renforcé la protection des données privées de ses utilisateurs au sein d’iOS 8, une position réaffirmée avec force par Tim Cook devant Barack Obama en début d’année (lire : Tim Cook : sans vie privée, « nous risquons notre mode de vie »). Si Google a également signé cette lettre, le moteur de recherche est allé moins loin qu’Apple dans ce domaine, malgré ses promesses : ni Android 5.0, ni Hangouts ne sont aussi sécurisés qu’iOS et iMessage.
Les signataires peuvent cependant se rassurer : le Congrès US ne devrait pas faire passer de législation visant à affaiblir la sécurité des communications et des données, et c’est d’autant plus vrai que la campagne présidentielle commence à chauffer.