La possibilité qu’Apple entre dans le secteur de l’automobile par la grande porte, c’est à dire en développant son propre véhicule, commence à faire réagir parmi l’élite de l’industrie. On a ainsi entendu le patron de Daimler expliquer pourquoi les grands de la Silicon Valley n’ont pas vocation à se transformer en constructeurs automobiles (lire : Silicon Valley et automobile : le patron de Mercedes-Benz confiant); l’ex patron de General Motors, Dan Akerson, s’intéresse lui plus particulièrement au cas d’Apple.
« Si j’étais un actionnaire d’Apple, je ne serais pas très content », explique t-il (même si AAPL vole de record en record actuellement). Dans sa ligne de mire, les lourds investissements nécessaires pour produire des véhicules, ce qui pèse énormément sur la marge (au quatrième trimestre 2014, celle de GM a été de 14%, contre 39,9% pour Apple). « Regardez les marges de l’iPhone par rapport à celle d’une voiture. Je préfèrerais avoir les marges associées à l’iPhone et produire des millions d’iPhone ». La production automobile est « sous estimée » : « Nous prenons de l’acier et nous le transformons en voiture. Ils n’ont aucune idée de ce qui les attend s’ils veulent se lancer [sur ce marché] ».
Sans oublier les réglementations et les exigences en matière de sécurité : un accident d’iPhone est infiniment moins problématique qu’un accident de voiture. Dan Akerson estime qu’Apple devrait concentrer ses efforts sur le système de divertissement et d’information des véhicules — la Pomme a déjà un pied dans ce domaine avec CarPlay. L’ex CEO déclare même qu’il aurait volontiers laissé à Apple le soin d’équiper « toutes les voitures GM » avec ses propres systèmes d’« infotainment » et de connectivité.