L'affaire du cartel des embauches n'a pas fini de hanter Apple. La Pomme et d'autres entreprises ont participé à cette entente secrète visant à empêcher le débauchage sauvage d'employés de talent (Google, Intel et Adobe sont aussi visés). Ces sociétés avaient tenté, pour solde de tout compte, de signer un accord à l'amiable avec les dizaines de milliers d'anciens salariés touchés. Les quatre sociétés et les plaignants s'étaient entendus sur une somme de 324 millions de dollars, un montant bien loin des 3 milliards de dollars que certains ex employés réclamaient, et qui a de toutes manières été rejeté par la juge Lucy Koh, en charge de l'affaire.
Nouveau rebondissement : un actionnaire d'Apple, Andre Klein, a décidé de créer un recours collectif contre le constructeur dans ce même dossier. Il vise nommément plusieurs dirigeants et ex dirigeants dont Tim Cook, Bill Campbell (ancien membre du conseil d'administration) et Steve Jobs, qui auraient enfreint la législation antitrust, produit des déclarations financières trompeuses, empêché les salaires d'augmenter, étouffé l'innovation (en s'interdisant d'embaucher les talents d'autres entreprises), et dégradé l'image de l'entreprise.
Il est difficile de nier que Jobs a pris une part active dans ce pacte de non-agression noué en 2005 (lire : Steve Jobs, responsable des ressources humaines de Google et Nouveaux détails sur le pacte de non agression dans la Silicon Valley). Lucy Koh n'avait d'ailleurs pas manqué de souligner le rôle « central » joué par le fondateur d'Apple dans cette affaire.
En tout, ce sont « des années d'opportunités perdues [durant lesquelles il a été impossible] d'embaucher des employés plus qualifiés, salariés dans d'autres entreprises ». Cette entente a occasionné « des frais pour la défense et le règlement dans le recours collectif pour infraction aux lois antitrust », ainsi que des coûts dans le volet fédéral de l'affaire, les entreprises s'étant entendues là aussi à l'amiable en 2010 avec le ministère de la Justice US.